L'autoroute Florence-Bologne, une succession de records mondiaux
Traverser l'Apennin tosco-émilien, entre Florence et Bologne, en Italie, a toujours été une opération relevant du défi. Grâce à un financement de 500 millions d'EUR de la BEI, une nouvelle route reliant ces deux villes va permettre d'améliorer la fluidité du trafic ainsi que la sécurité routière.
L'autoroute A1 entre Florence et Bologne a été construite dans les années 1960. Elle repose sur des principes autrefois modernes, mais qui sont désormais dépassés, et comporte notamment des virages serrés qui rendent le trajet particulièrement dangereux. Aujourd'hui, ce tronçon connaît un trafic deux fois plus dense que celui pour lequel il a été conçu à l'origine, et le nombre d'accidents y est le plus élevé d'Italie (plus de 2 000 sur la décennie écoulée).
Grâce à un prêt de 500 millions d'EUR accordé par la BEI, Autostrade per l’Italia va pouvoir renforcer la capacité de la principale autoroute d'Italie sur le corridor I des réseaux transeuropéens de transport. Une fois l'ouvrage achevé, en 2019, le temps de trajet entre Bologne et Florence sera réduit à moins de 50 minutes, alors qu'il est d'une heure et demie actuellement.
La nouvelle route fera partie d'un réseau autoroutier innovant et plus sûr qui pourra supporter des volumes de trafic jusqu'à quatre fois supérieurs à ceux de l'actuelle A1, avec des pentes et des virages moins raides, ainsi que des systèmes modernes de contrôle du trafic et de sécurité routière. Elle se situera à environ 225 m au-dessous du niveau de l'A1 existante et traversera le cœur de la montagne, en passant par 44 tunnels et plus de 40 viaducs et ponts.
Une bataille contre les forces de la nature
La nouvelle autoroute traversera l'une des zones géologiques les plus complexes d'Europe, avec la présence de gaz explosifs dans le sol, ainsi que d'eaux de surface et souterraines dans une zone à fort risque sismique. Le secteur présente également le niveau de risque de glissements de terrains le plus élevé d'Italie. Dans ces zones, les ponts reposeront sur des fondations de plus de 30 m de profondeur. Tous les viaducs seront équipés de dispositifs d'isolation sismique spéciaux pour réduire le plus possible les mouvements des structures en cas de tremblement de terre. Mais la composante la plus complexe du projet sera le creusement des tunnels et des galeries.
La construction du tunnel Sparvo nécessitera l'intervention de Martina, le plus grand tunnelier jamais construit en Europe. Plus haut qu'un bâtiment de cinq étages, plus long qu'un terrain de football et plus lourd que neuf avions de type Boeing 747, Martina peut creuser jusqu'à 22 m de galerie par jour, une performance remarquable si on la compare au 80 à 90 cm creusés sur une journée en utilisant des méthodes d'excavation classiques.
Mais le Sparvo n'est que l'un des 44 tunnels du projet, et ce record ne tiendra que pendant un temps car un autre tunnel, le Santa Lucia, long de 7,7 km, soit trois fois plus que le Sparvo, sera construit sur le tronçon final de l'autoroute, non loin de Florence, suivant la même technique.