La Banque européenne d’investissement (BEI) soutient les efforts de relance économique de l’Union européenne en général et de la Grèce en particulier, dans la droite ligne de la stratégie prônée par le Conseil de l’UE et l’ECOFIN. L’intervention de la Banque se traduit par une intensification des prêts centrée sur l’économie réelle, selon un modèle durable, et comporte trois volets majeurs : les PME, les changements climatiques (y compris la recherche, le développement et la production de voitures « propres ») et les investissements contribuant à la cohésion et à la convergence au sein de l’Union européenne.
L'an dernier, le montant total des prêts octroyés par la BEI a progressé de 21 % pour atteindre 57 milliards d'EUR, contre 48 milliards d'EUR en 2007. Les signatures de prêts ont enregistré une forte augmentation vers la fin de l'exercice, ce qui témoigne de la célérité avec laquelle la BEI a réagi pour contribuer, comme le lui demandaient les États membres de l'Union européenne, à jeter les bases de la reprise économique. En 2008, la BEI a octroyé au total 1,165 milliard d’EUR de prêts à la Grèce, soit 54 % de plus que les 755 millions d’EUR accordés en 2007.
« Nous avons réagi rapidement afin de nous associer tant au plan quantitatif que qualitatif aux mesures anti-crise de l’Europe, sans renoncer à la prudence financière. Nous sommes au service de l’Europe et nous continuerons à agir énergiquement et activement pour stimuler la reprise économique. En Grèce, nous avons accordé deux fois plus de prêts en 2008 qu’en 2007. Nous avons financé des projets en faveur du développement de réseaux transeuropéens de transport (RTE) pratiques et faciles d’accès, de la protection de l’environnement afin de lutter contre le changement climatique et de l’amélioration de la qualité de vie dans les zones urbaines, tout en intensifiant en particulier notre soutien aux petites entreprises en collaboration avec les banques grecques », a déclaré aujourd’hui M. Plutarchos Sakellaris, vice-président de la BEI lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Athènes.
Augmentation du volume total de prêts dans tous les pays d’intervention
La Banque européenne d’investissement a augmenté son volume total de prêts pour les petites et moyennes entreprises (PME) de plus de 42 % en 2008 dans tous ses pays d’intervention, hausse qui témoigne de sa volonté de renforcer rapidement son soutien à l’économie européenne dans le contexte de crise actuelle. La BEI s’est engagée en septembre dernier à renforcer ses financements en faveur des PME afin d’aider les petites entreprises à surmonter la tourmente économique et financière. C’est ainsi que ses prêts aux PME ont atteint 8,1 milliards d’EUR l’année dernière – les prêts octroyés au cours du dernier trimestre représentant à eux seuls plus de la moitié de ce montant – contre 5,7 milliards en 2007. Parallèlement, la Banque a également révisé son processus d'octroi de prêts pour le rendre plus simple, plus souple et plus transparent. Dans le même temps, le Fonds européen d’investissement, qui est le bras financier du groupe BEI spécialisé dans les petites entreprises, a fourni 2 milliards d'EUR de garanties aux banques commerciales pour leurs prêts aux PME et a investi plus de 400 millions d'EUR dans des fonds de capital-risque.
En 2008, les projets en faveur de la protection de l'environnement et du développement durable ont bénéficié de quelque 19 milliards d'EUR de prêts, ce qui témoigne de la grande importance que la BEI attache à l’économie verte. Les prêts en faveur d'un approvisionnement énergétique sûr, compétitif et durable dans les pays de l'UE et les pays en phase de préadhésion ont atteint près de 8,9 milliards d'EUR, dont un quart pour des projets portant sur des énergies renouvelables.
Les prêts en faveur du développement de l’économie de la connaissance en Europe, incluant le financement de la recherche-développement et de l’innovation, ont augmenté dans tous les pays pour atteindre 12,4 milliards d’EUR au total.
Les prêts destinés aux réseaux transeuropéens de transport et d’énergie (RTE) ont augmenté d’un tiers sur l’ensemble des pays pour atteindre 12,6 milliards d’EUR, dont 10 milliards d’EUR environ pour des liaisons de transport plus efficaces.
Sur le montant total des prêts alloués en 2008 à des projets situés dans l’Union européenne, un tiers a concerné la cohésion économique et sociale au sein de l’UE. Le financement de la BEI en faveur de la cohésion porte sur 113 régions dans les 27 pays de l’UE, soit une population de 190 millions de personnes. Ces régions, dont la quasi-totalité du territoire grec, reçoivent également un soutien important des Fonds structurels et de cohésion.
Bien que les pays de l’UE aient bénéficié de l’essentiel des prêts accordés par la BEI en 2008, avec plus de 86 % du volume total, la Banque a poursuivi ses opérations de financement au-delà des frontières de l’UE, notamment dans les pays candidats et candidats potentiels, dans ceux de la Méditerranée et dans les pays du voisinage oriental de l'Europe, mais aussi dans les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et dans ceux d'Amérique latine et d'Asie.
La force financière de la BEI dynamise son activité globale
Pour faire face à l'augmentation de ses opérations de prêt, la BEI a sensiblement accru le volume de ses émissions obligataires, qui a atteint l'an dernier 59 milliards d'EUR, contre 55 milliards d'EUR en 2007. En règle générale, ces émissions ont été lancées à des conditions très favorables, grâce à la note de crédit AAA de la BEI, même si leur coût a augmenté vers la fin de l'exercice, parallèlement au durcissement de la situation des marchés.
Au cours des trois premiers mois de 2009, le volume des ressources collectées a déjà atteint quelque 30 milliards d'EUR, soit plus du tiers du programme d'emprunt de la Banque fixé pour l'année en cours.
Grâce à son efficacité et à la prudence de sa gestion financière, la BEI a enregistré en 2008 une légère hausse de son excédent (ou bénéfice net) – non audité et donc provisoire – qui a atteint 1,65 milliard d'EUR, contre 1,63 milliard d'EUR en 2007.
Cet excédent solide s'inscrit dans le droit fil d'une hausse modeste, mais constante, enregistrée ces dernières années et permet à la BEI de préparer sa croissance à venir. L'augmentation de capital de 67 milliards d'EUR prévue pour ce mois d’avril et qui est actuellement soumise à l'approbation en bonne et due forme du Conseil des gouverneurs de la BEI, s'effectuera au moyen des réserves que la Banque a elle-même constituées, sans qu'il soit fait appel à des ressources supplémentaires des États membres.
Le ratio d’adéquation du capital de la BEI s’élève à 35,5 %, preuve de la santé financière de la Banque au moment où elle est appelée à accroître nettement ses financements de projets. Le département « Gestion des risques » de la BEI suit l’évolution des deux portefeuilles – emprunts et prêts – avec grande attention.
Soutien renforcé à l’économie réelle en Grèce
M. Plutarchos Sakellaris, vice-président de la BEI, a déclaré aujourd’hui à Athènes : « Comme l’ont souligné le Premier ministre grec, Costas Karamanlis, ainsi que les autres dirigeants européens, la BEI joue un rôle clé dans le financement des PME. Ainsi, en Grèce, nous avons multiplié par deux le volume de nos prêts aux petites entreprises et nous allons faire encore plus en 2009. Notre action sert à la fois les petites entreprises, qui constituent l’épine dorsale de l’économie grecque, et tout le système financier du pays. Les 30 milliards d’EUR de prêts que nous avons accordés via les banques commerciales dans toute l’Europe témoignent de notre confiance dans l’avenir du tissu économique et du système financier européens. En octobre dernier, j’ai annoncé notre intention de doubler le financement des PME grecques en 2009 par rapport à 2008 et d’augmenter le nombre de banques partenaires de la BEI dans le pays. Aujourd’hui je suis sûr que cet objectif sera largement dépassé. Nos efforts ne se limiteront pas aux PME, mais porteront dans une même mesure sur le développement des infrastructures économiques, l’énergie, la viabilité environnementale et l’économie basée sur la connaissance, en y associant le secteur public et le secteur privé. »
En 2008, la BEI a joint ses efforts à ceux des banques Pancretan Cooperative Bank et Piraeus Bank pour financer à hauteur de 185 millions d’EUR (contre 75 millions d’EUR en 2007) les projets des petites et moyennes entreprises (PME), les investissements d’infrastructure de petite et moyenne dimension réalisés par des organismes privés ou publics, y compris des collectivités locales, ainsi que des entités, quelle que soit leur taille, réalisant des investissements dans les domaines de l’économie de la connaissance, de l’énergie et de la protection de l’environnement en Grèce. Les prêts accordés aux PME par la BEI en coopération avec le secteur bancaire permettent de tirer parti aussi bien des excellentes conditions d’accès de la Banque aux marchés des capitaux internationaux, où elle se procure l’essentiel de ses ressources pour son activité de prêt, que du réseau local et du savoir-faire des banques partenaires dans le pays concerné. La BEI s’appuiera sur sa force financière pour aider à contrer les effets de la perte de confiance qui affecte le secteur financier. Jusqu’en 2011, en partenariat avec les banques commerciales, la BEI va mobiliser 30 milliards d’EUR pour les PME en Europe, comme le lui ont demandé les ministres des finances de l’UE. Sur cette enveloppe globale, 15 milliards d’EUR de prêts seront accordés d’ici la fin 2009.
En 2008, la BEI a renforcé son soutien en faveur du développement des zones urbaines et de la protection de l’environnement. Elle a ainsi accordé 500 millions d’EUR de prêts au total, dont 300 millions d’EUR au projet Extension B du métro d’Athènes (conception, construction et mise en service de six prolongements des lignes 2 et 3) et 200 millions d’EUR au projet relatif à la première phase du réseau métropolitain de Thessalonique (conception, construction, essais et mise en service). Ces projets de développement du métro d’Athènes et de Thessalonique (agglomérations où résident près de 60 % de la population grecque) vont contribuer à l’amélioration de la qualité de la vie en réduisant le recours aux transports par bus ou en voiture et leur impact néfaste sur l’environnement. La BEI soutient depuis longtemps les projets de développement du métro en Grèce puisqu’elle leur a accordé quelque 2 milliards d’EUR de prêts depuis 1991. De plus, la Grèce a été avec le Portugal un des premiers États membres de l’UE à exploiter les mécanismes d’ingénierie financière pour soutenir de manière plus efficace les investissements dans le développement urbain durable, en signant un protocole d’accord pour l’établissement d’un fonds spécial dans le cadre de JESSICA. Initiative de la Commission européenne et de la BEI, appuyée par la Banque de développement du Conseil de l’Europe, JESSICA (Joint European Support for Sustainable Investment in City Areas), est destinée à apporter un soutien européen conjoint à l’investissement durable dans les zones urbaines.
Depuis le début de son activité en Grèce, la BEI s’est toujours intéressée de près à la question des transports en raison de la position périphérique de la Grèce au sein de l’UE et de la géomorphologie fragmentée de son territoire. En 2008, la Banque a étendu son financement à la partie sud-ouest du pays avec une facilité de prêt de 200 millions d’EUR pour la nouvelle autoroute Elefsina-Corinthe-Patras-Pyros-Tsakona. Ce projet, dont la réalisation a été confiée dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) à la société OLYMPIA ODOS S.A., facilitera les trajets entre cette région et l’agglomération d’Athènes et la partie nord du pays. L’autoroute aura également une incidence positive directe sur le développement économique des provinces grecques traversées, dont certaines ont particulièrement souffert des gigantesques incendies de l’été 2008. Elle permettra aux unités de lutte contre les incendies d’intervenir rapidement en cas de nécessité. Par ailleurs, des mesures complémentaires seront prises pour améliorer encore plus la qualité environnementale de l’infrastructure. La nouvelle autoroute améliorera également la qualité de vie des habitants de la région, souvent éloignés des centres urbains et de leurs services administratifs, économiques et médicaux. En raison de son importance pour le développement économique de la région et de l’Union dans son ensemble, l’autoroute est considérée comme un investissement prioritaire du réseau transeuropéen de transport (RTE), soutenu conjointement par la Commission européenne et la BEI.
La compagnie grecque d'électricité Public Power Corporation (PPC) a reçu un montant total de 280 millions d'EUR, dont 140 millions d'EUR pour la nouvelle centrale électrique à cycle combiné alimentée au gaz naturel d'Aliveri, sur l'île d’Eubée, et 140 millions d'EUR pour l'extension et le renforcement des réseaux grecs de transport et de distribution d'électricité, toutes tensions confondues (de la basse tension aux 400kV).
Projets signés en 2008 : au total 1,165 milliard d’EUR
Project | Description | |
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ALIVERI POWER PLANT | Construction d'une centrale électrique au gaz naturel à cycle combiné à Aliveri (côte occidentale de l’île d’Eubée | 140,00 |
PPC TRANSMISSION & DISTRIBUTION IV | Transport et distribution d'électricité | 140,00 |
ATHENS METRO B | Extension du réseau métropolitain d'Athènes | 300,00 |
E-K-P-P-T MOTORWAY PPP (RTE) | Construction d'une autoroute à deux fois deux voies (entre Corinthe et Patras et entre Patras et Tsakona), ainsi que l'entretien de l'autoroute existante reliant Elefsina à Corinthe | 200,00 |
THESSALONIKI METRO | Construction de la première ligne du réseau métropolitain de Thessalonique | 200,00 |
PANCRETAN COOPERATIVE BANK GL 2 | Financement d'investissements de petite et moyenne dimension | 35,00 |
PIRAEUS BANK GL I | Financement d'infrastructures de petite et moyenne dimension | 150,00 |
7 projets | 1 165,00 |