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L’Europe continue de subir non seulement une crise économique, mais également une crise de l’investissement qui pourrait avoir de graves répercussions sur la compétitivité et la croissance futures de l’Union européenne. Le département Analyses économiques de la BEI a donc rassemblé plus d’une centaine d’économistes, de décideurs politiques et de représentants de l'industrie pour examiner les causes de cette crise et définir les réponses clés nécessaires sur le plan politique.

Cette année, la conférence annuelle de la BEI sur l’économie, qui s'est tenue au siège de la Banque les 13 et 14 novembre, avait pour thème : Les investissements et le financement des investissements en Europe : mettre l’Europe sur la voie d’une croissance durable. Il s’agit d’une question urgente : « La crise a engendré un déclin extraordinaire des investissements dans toute l’Union européenne », a déclaré Werner Hoyer, le président de la BEI. De fait, les investissements dans l’UE sont environ 17 % inférieurs à leur meilleur niveau au début de la crise. Des recherches menées par la BEI indiquent que les investissements ne se redressent pas. Dans certains des pays les plus durement touchés par la crise, comme la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne, ce déclin est supérieur à 40 % et se poursuit au même rythme.

La grande incertitude relative au futur environnement économique et politique de l’Europe a été mise en exergue en tant que principale cause du déclin des investissements. Mais la disponibilité des moyens financiers a également fait l’objet de débats animés, ce problème épineux se posant plus particulièrement dans les pays les plus touchés par la crise, pour les petites et moyennes entreprises, les jeunes sociétés innovantes et le secteur des infrastructures.

Cette conjoncture difficile a engendré une fragmentation des marchés bancaires et financiers de l’UE qui se sont repliés derrière leurs frontières nationales respectives, ainsi qu’un effondrement considérable des flux de capitaux intra-européens. Pour bon nombre de pays affectés par la crise ainsi que pour les entreprises les plus tributaires des prêts bancaires pour financer leurs investissements, comme les PME, il est devenu plus difficile de trouver des ressources financières. 

Les participants à la conférence ont convenu qu’une action politique bien ciblée s’avérait nécessaire pour éliminer les obstacles à la croissance et combler les besoins de financement. Un consensus s’est dégagé quant à la nécessité d’intervenir sur le plan politique pour favoriser la relance des marchés. « Nous devons concevoir un système financier plus souple permettant d’accéder à différents types d’instruments de financement afin de soutenir le secteur des infrastructures, l’innovation et les PME », a souligné Mihai Tănăsescu, vice-président de la BEI.

Il convient également de procéder à des réformes structurelles pour réacheminer les ressources à des fins plus productives. Cela s’applique clairement aux pays touchés par la crise, mais c’est tout aussi vrai pour les économies les plus performantes. Ont également été abordées des idées innovantes, comme la création d’un fonds d’investissement souverain allemand.

Lors du discours qu’il a prononcé à l’occasion du dîner organisé la veille de la conférence, Yves Mersch, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a insisté sur le problème que pose le financement des PME et a fait part de sa vision des mesures à prendre à cet égard : « Le fait de renforcer nos marchés des capitaux, d’une part, et de construire une véritable union bancaire, d’autre part, bénéficierait non seulement aux PME actuelles, mais rendrait également notre économie plus résistante à la « prochaine crise ». Naturellement, la mise en œuvre de ces deux objectifs demandera du temps, mais nous devons impérativement nous y atteler dès que possible. »

Cette conférence a été organisée par la BEI et le Reinventing Bretton Woods Committee (RBWC), en collaboration avec le groupe Euro50. Le Groupe BEI était représenté par Werner Hoyer, son président, Richard Pelly, le directeur général du Fonds européen d’investissement, Debora Revoltella, la directrice du département Analyses économiques de la Banque, et Mihai Tănăsescu, vice-président de la BEI.