Si vous vous demandez ce qu’est une vente à découvert à nu (naked short sale), voici une présentation dans les grandes lignes de cette pratique que les opérateurs financiers ont tendance à regarder d’un mauvais œil.
« Position longue » (long position) est l’expression qu’emploient les opérateurs des marchés financiers lorsque l’investisseur détient un titre.
Le terme « position courte » (short position), en revanche, s’utilise pour décrire notamment une « vente à découvert » (short sale), c’est-à-dire lorsqu’un opérateur emprunte un actif dont il pense que la valeur va baisser et qu’il le vend avec l’intention de le racheter par la suite à un prix inférieur. Dans ce cas, il s’agit d’une vente à découvert « couverte ».
Lorsque la vente à découvert est dite « à nu » (naked short sale), l’opérateur vend une valeur qu’il n’a même pas empruntée dans le but de tirer parti du laps de temps qui s’écoule entre la vente de cette valeur et le règlement du paiement effectif.
La terminologie relative aux marchés financiers regorge de termes anglais plutôt cocasses. On parle notamment de bull market (pour marché haussier), de real estate bubble (bulle immobilière) ou encore de dead cat bounce (littéralement, le rebond du chat mort, pour décrire un bref rebond sur le marché). Mais rares sont les expressions qui prêtent autant à sourire que naked short ou « vente à découvert à nu », qui revient, en quelque sorte, à parier sur la chute des marchés boursiers, une pratique plutôt mal vue dans les milieux financiers. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Sandeep Dhawan participe à ce podcast de la série A Dictionary of Finance pour nous parler de ces shorts. Il explique comment les ventes à découvert à nu fonctionnent, de même que les ventes à découvert couvertes, et ajoute que les ventes à découvert, bien qu’elles soient légales, sont souvent considérées comme quelque peu immorales.
« La pratique du shorting devrait être une activité naturelle », explique Sandeep, qui travaille au département Marchés des capitaux de la Banque européenne d’investissement. « Il n’y a aucune loi qui stipule que les actifs ne font qu’augmenter. Prendre une position, qu’elle soit longue ou courte, devrait donc être légitime. Mais, pour je ne sais quelle raison, le shorting est vu d’un mauvais œil. »
Il entre ensuite dans les détails des ventes à découvert à nu et explique les possibilités qu’elles offrent de tirer parti du laps de temps qui s’écoule entre le moment où la transaction est conclue et celui où les paiements sont réellement échangés, laps de temps qui peut aller jusqu’à une semaine.
« Dans une vente à découvert à nu, je ne dois rien vous donner », poursuit-il. « J’ai simplement conclu un contrat selon lequel vous m’achetez un actif au prix d’aujourd’hui. Deux jours après, lorsque la valeur de cet actif chute par exemple, je le rachète, et sept jours plus tard, nous procédons au règlement de la transaction initiale. Je n’ai même pas eu besoin d’emprunter le titre pour m’acquitter de mes obligations. »
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