La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution de financement à long terme de l'Union européenne, vient d'accorder un concours de 232 millions d'écus (78,4 milliards de GRD)(1) en faveur d'investissements dans les infrastructures, l'industrie, l'environnement et la sauvegarde du patrimoine culturel en Grèce. Sur ce montant, un total de 8,3 millions d'écus (2,8 milliards de GRD) sont fournis au titre d'une aide non remboursable mise en place par la Banque et financée dans le cadre du Mécanisme financier de l'Espace économique européen (EEE)(2) pour la construction et l'exploitation d'un réseau d'assainissement à Gazi (agglomération d'Héraklion) en Crète et la remise en état de monastères sacrés du Mont Athos. Le concours de la BEI se présente comme suit :
- 200 millions d'écus (67,6 milliards de GRD) sous forme de prêts à long terme pour le financement de travaux d'infrastructure de petite dimension sur tout le territoire grec, au titre du 2ème Cadre communautaire d'appui (CCA II)(3). Ces travaux portent sur des ouvrages routiers, portuaires, aéroportuaires ainsi que sur des installations d'adduction d'eau et d'assainissement, des infrastructures touristiques et des actions liées à la protection de l'environnement et à la formation technique/professionnelle. Depuis 1991, la BEI a fourni un total de 510 millions d'écus (172,4 milliards de GRD) en faveur d'investissements liés à des infrastructures relevant des deux CCA.
- 23,7 millions d'écus (8 milliards de GRD) accordés à la Banque nationale d'investissement pour le développement industriel (ETEBA) sous la forme d'un prêt global destiné à appuyer des investissements réalisés par des petites et moyennes entreprises (PME) en Grèce. Les fonds de la BEI seront rétrocédés en tranches de moindre montant par l'ETEBA dans le respect des critères de financement de la BEI. Ces fonds seront destinés essentiellement à des PME intervenant dans les secteurs du tourisme, de l'industrie et des services connexes ainsi qu'à des projets d'investissement liés à la protection de l'environnement et aux économies d'énergie. Le mécanisme du prêt global associe la forte capacité financière de la BEI et les conditions optimales qui en résultent au réseau national et à la connaissance du terrain que possèdent les banques grecques partenaires. Il s'agit du dixième prêt global de la BEI en faveur de l'ETEBA. La BEI a établi, depuis 1975, un partenariat fructueux avec l'ETEBA pour contribuer au renforcement et à la modernisation de l'appareil industriel grec.
- 2,3 millions d'écus au maximum (0,8 milliard de GRD) sous forme d'aide non remboursable, fournis au titre du Mécanisme financier de l'Espace économique européen et destinés à la construction et à l'exploitation du réseau d'assainissement de la municipalité de Gazi (agglomération d'Héraklion) en Crète. Cet investissement contribuera à améliorer l'environnement urbain et maritime de Gazi et les plages voisines situées à proximité d'Héraklion, station touristique de première importance.
- 5,9 millions d'écus au maximum (2 milliards de GRD) sous forme d'aide non remboursable, fournis au titre du Mécanisme financier de l'Espace économique européen (EEE) et destinés à des travaux de remise en état et de sauvegarde dans les monastères sacrés d'Aghiou Andrea, Dochiariou, Pantokratoros et Vatopediou situés sur le Mont Athos. Cette dernière opération fait passer à 19,5 millions d'écus (6,6 milliards de GRD) le montant total de l'aide non remboursable liée à l'EEE et fournie depuis 1994 par la BEI en faveur de la sauvegarde de monuments religieux de l'époque byzantine en Grèce. Ces travaux de rénovation et de sauvegarde des monastères du Mont Athos bénéficient du soutien combiné du Mécanisme financier de l'EEE et des Fonds structurels de l'Union européenne, car ils contribuent à la protection d'un ensemble monumental culturel exceptionnel qui figure sur la liste du patrimoine culturel mondial de l'UNESCO. La plupart des bâtiments des 20 monastères sacrés situés dans la péninsule d'Athos datent du Xème siècle, lorsque la vie monastique a commencé à s'organiser dans cette région. Ces bâtiments renferment une impressionnante collection de peintures et d'œuvres relevant des arts mineurs, de manuscrits exceptionnels, de reliques, d'artisanat et d'objets présentant un intérêt ethnologique.
(1) Au 30/9/1998 : 1 écu = 338,120 GRD.
(2) Le Mécanisme financier a été mis en place en vertu de l'Accord sur l'Espace économique européen (EEE) de 1994, lequel a intégré au marché unique les États membres de l'AELE, qui étaient alors au nombre de six (Autriche, Finlande, Islande, Liechtenstein, Norvège et Suède). Ce mécanisme a été établi par les États de l'AELE participants pour renforcer le développement et l'ajustement structurel des régions moins prospères de l'Union européenne. Ces pays ont donné pour mandat à la BEI d'administrer le mécanisme en question, au vu de la longue expérience de la Banque dans les domaines de l'instruction et du financement de projets. Ce mécanisme est resté en vigueur après l'entrée de l'Autriche, de la Finlande et de la Suède dans l'Union européenne, le budget de l'UE prenant en charge la contribution financière de ces trois pays, laquelle représente près de 82 % des ressources déployées dans le cadre de ce mécanisme.
(3) La BEI participe également au Cadre communautaire d'appui (CCA) pour la Grèce, élaboré en coopération étroite entre la Commission européenne, les pouvoirs publics grecs et la BEI. Créé dans le contexte de la réforme et de l'extension des Fonds structurels communautaires, dont l'entrée en vigueur date de janvier 1989, le CCA définit les priorités en matière d'ajustement structurel et de développement économique. En Grèce, nombre de projets du secteur public ayant bénéficié, ces dernières années, d'un concours de la BEI, relevaient du CCA, ce qui a permis d'associer une aide non remboursable, financée au titre des fonds structurels par les ressources budgétaires communautaires, à un prêt de la BEI.