La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution financière de l'Union européenne, accorde un total de 83.1 millions d'EUR(1) pour le développement du secteur privé et les voiries prioritaires en Tunisie :

53,1 millions d'EUR à la République tunisienne pour financer la réalisation d'un ensemble de 8 ouvrages routiers destinés à accompagner le développement de l'activité économique tout en améliorant la qualité de la vie urbaine dans l'agglomération du Grand-Tunis ainsi que dans les villes de Béja, Fouchana-M'hamedia, Gabès et Nabeul. Les contrats de financement ont été signés à Tunis par M. Ghannouchi, Ministre de la coopération internationale et de l'investissement extérieur.

Les travaux financés, dans la capitale du pays où se concentrent 22% de la population tunisienne, sont une composante essentielle du "Schéma Directeur Routier" défini par les autorités tunisiennes pour l'amélioration des conditions de sécurité et de fluidité des transports au Nord du Grand-Tunis, et la construction d'une voie express entre La Marsa et Gammarth. Les voiries structurantes des villes de Fouchana-M'hamedia, Gabès et Nabeul comprennent la construction de contournements des agglomérations pour un total de 44,8 Km et la construction d'un échangeur à Béja.

Ces investissements sont complémentaires à ceux déjà financés par la BEI en 1994,1995 et 1997 avec un total de 98 millions d'EUR, portant sur la réalisation de travaux d'amélioration et d'extension des voiries prioritaires à Tunis, Ariana, Charguia, Sfax, Sousse et Soliman.

Ces améliorations, qui seront réalisées d'ici à 2002 par le Ministère de l'équipement, Direction Générale des Ponts et Chaussées, permettront de réduire les goulots d'étranglement et les encombrements, autorisant des gains de temps grâce à une plus grande fluidité du trafic et auront un effet positif sur l'environnement en réduisant la pollution due aux gaz d'échappement.

30 millions d'EUR sur capitaux à risques seront mis en œuvre pour renforcer les fonds propres des entreprises privées en train de se moderniser et d'entreprises publiques nouvellement privatisées ou en voie de privatisation. L'intervention de la BEI vise à assurer aux entreprises bénéficiaires une base financière plus solide et à faciliter le processus de privatisation, qui est en cours depuis 1989. Dans une première phase, cette ligne de crédit est ouverte aux intermédiaires financiers suivants : la Banque de Développement Économique de la Tunisie (BDET), la Banque de Tunisie, la Société de Participation et de Promotion des Investissements (SPPI), aussi bien que le groupe TUNINVEST, COTIF sicar et SIDCO sicar.

Par cette opération, la BEI soutient les efforts des pouvoirs publics tunisiens pour faciliter le développement d'une économie plus ouverte. L'opération vise en effet à appuyer la préparation des entreprises tunisiennes à la libéralisation de l'économie dans la perspective de l'entrée en vigueur progressive d'une zone de libre échange avec l'Union européenne. Elle est complémentaire au Prêt Global-entreprises tunisiennes de 50 millions d'EUR, accordé au système bancaire tunisien dans le cadre de la « mise-à-niveau » et signée en décembre 1998, aussi que l'opération de privatisation des entreprises publiques d'un montant de 15 millions d'EUR, signée en octobre 1997 et à celles montées, sur capitaux à risques, par la BEI en octobre 1995 et décembre 1997 pour des montants de 8 et 15 millions d'EUR respectivement. Ce qui fixe à 138 millions d'EUR le montant que la BEI aura engagé pour soutenir le programme global de "mise-à-niveau" des entreprises tunisiennes.

La BEI joue un rôle de premier plan dans la mise en œuvre du "Partenariat Euro-méditerranéen" de l'Union européenne et de ses objectifs prioritaires. Dans ce contexte, un mandat a été mis en place pour la période 1997-2000 pour financer, à concurrence de 2 310 millions d'EUR, des investissements dans les 12 pays tiers du Bassin méditerranéen qui ont signé avec l'UE des accords de coopération et/ou d'association. Le Contrat-cadre qui régit les activités de la BEI en Tunisie au titre de ce mandat a été signé en juillet 1997.En Tunisie, ainsi que dans la plupart des pays du Mashrek et du Maghreb, la Banque est intervenue tout d'abord dans le cadre de Protocoles Financiers conclus entre l'UE et chaque pays tiers méditerranéen (PTM), puis à travers des mandats qui lui sont confiés pour intervenir dans l'ensemble des PTM. Ainsi, la Tunisie a reçu 418 millions d'EUR de 1978 à 1996 dans le cadre de quatre protocoles financiers auxquels se sont ajoutés 97,5 millions d'EUR provenant de l'enveloppe horizontale pour la période 1992-1996. Dans le cadre du "Partenariat Euro-méditerranéen" la Tunisie a bénéficié d'un total de 371 millions d'EUR. Par ailleurs, depuis 10 ans, la Banque gère pour le compte de l'UE des capitaux à risques. Instrument financier à long terme (jusqu'à 25 ans), les capitaux à risques permettent d'adapter la rémunération et les clauses de remboursement aux résultats du projet financé, tout en confortant l'assise financière de l'entreprise qui en est le promoteur.Depuis le début des opérations de la BEI en Tunisie en 1978, un total de presque un milliard d'EUR, dont 85 millions d'EUR sous forme de capitaux à risques, a été accordé par la Banque pour financer des projets dans les secteurs de l'industrie, de l'agro-industrie, des transports et de l'environnement.


(1) Taux de conversion : 1 EUR =1,25050 TND, 1,07420 USD, 6,55957 FRF.