Lors de sa visite à Prague ce jour, M. Wolfgang Roth, vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI), sise à Luxembourg, a signé avec M. Bohuslav Sobotka, Ministre tchèque des finances, un prêt au titre de la participation de la BEI au financement des travaux de réparation des dégâts causés par les inondations d'août 2002.
Le concours de la BEI, d'un montant total de 400 millions d'EUR, permettra de couvrir une partie des besoins budgétaires de l'État liés à la reconstruction des infrastructures endommagées par les inondations en République tchèque. Les conditions de prêt sont similaires à celles de l'aide apportée par la BEI aux autres pays d'Europe centrale frappés par les inondations d'août 2002 et les conditions financières spéciales sont identiques, à savoir une durée de 30 ans accompagnée d'un différé de remboursement de sept ans. Le produit du prêt-cadre sera mis à la disposition du gouvernement tchèque pour redistribution à différents ministères et entités publiques en vue du financement d'un certain nombre de travaux de reconstruction placés sous leur responsabilité.
On estime à quelque 2,3 milliards d'EUR l'ampleur des dégats causés par les inondations en République tchèque, ce qui représente 3 % du PIB actuel du pays. Les intempéries ont touché 40 % du territoire tchèque, en particulier les régions situées dans les bassins versants de la Vltava, de l'Ohre et de l'Elbe, dans le sud, le centre et le nord de la Bohême. Environ 6 % du territoire national ont été indondés, y compris de nombreux quartiers de la capitale, Prague. Le budget de l'État devrait couvrir quelque 1 milliard d'EUR (30 millions de CZK), soit 43 % des coûts de reconstruction, et en priorité la remise en état des infrastructures de base.
Les principaux bénéficiaires finals du prêt de la BEI sont le Ministère de l'agriculture, responsable de la gestion fluviale et des ouvrages dans le secteur de l'eau, le Ministère des transports, responsable de la reconstruction des routes et voies ferrées, et la municipalité de Prague, chargée de la reconstruction du métro, ainsi que le Ministère du développement régional et le Ministère de l'industrie et du commerce qui sont respectivement chargés de la voirie locale et des infrastructures énergétiques. La « Czech-Moravian Guarantee and Development Bank » (CMZRB) coordonnera et supervisera la mise en œuvre des aménagements ; il est prévu que les décaissements correspondants s'étaleront sur une période de trois ans (2003-2005).
Depuis le début de 2002, la BEI a prêté quelque 900 millions d'EUR à l'appui de projets situés en République tchèque. Près d'un tiers du montant total des prêts consentis par la BEI dans les dix pays candidats d'Europe centrale durant l'exercice en cours a concerné des projets réalisés dans ce pays. Les projets financés relevaient essentiellement des secteurs des transports, de l'industrie, de l'environnement, de la santé et de l'éducation.
S'exprimant à propos de l'activité de la BEI en République tchèque, le vice-président Roth a déclaré : « L'économie tchèque souffrira encore longtemps des conséquences des inondations d'août 2002. La BEI a réagi sans délai après la catastrophe, en contribuant à accélérer les travaux de reconstruction. Dans le droit fil des décisions prises lors du récent sommet de Copenhague, la BEI continuera à financer les projets mis en œuvre par le secteur public ainsi que l'investissement étranger direct destiné à la République tchèque. Nous examinons actuellement plusieurs grands projets prioritaires dans le domaine des infrastructures, en particulier dans le secteur des transports, que nous envisageons de cofinancer. La poursuite du développement du secteur primaire, notamment à la faveur des investissements réalisés par des entreprises européennes, peut bénéficier de ressources à long terme appropriées octroyées par la Banque. C'est pourquoi, il est probable que dans les années à venir, la demande de fonds de la BEI devrait continuer de croître à un rythme soutenu en République tchèque. Eu égard à la longue expérience que nous avons acquise dans les États membres actuels, nous avons l'intention d'élargir et d'approfondir encore la coopération avec la Commission européenne afin de développer, dans les pays candidats, les cofinancements avec le Fonds de cohésion et les Fonds structurels. »
La Banque européenne d'investissement (BEI), sise à Luxembourg, est la banque attitrée de l'Union européenne et elle a pour mission le financement de projets d'investissement à long terme. Si quelque 90 % des prêts de la BEI sont généralement consacrés à des projets situés dans l'UE, notamment dans ses régions les plus défavorisées, ses opérations dans les pays candidats connaissent un accroissement rapide et atteignent maintenant quelque 10 % du volume total de ses prêts. En sus de ses activités principales qu'elle mène essentiellement dans les pays membres (actuels et futurs) de l'UE, la BEI a également la possibilité de financer des projets (bien que sur une échelle beaucoup plus réduite) dans quelque 150 pays en voie de développement du monde entier qui ont signé des accords de coopération avec l'UE. La BEI est la première banque multilatérale au monde et elle se procure, sur les marchés des capitaux, la majeure partie des fonds dont elle a besoin pour accorder ses prêts.