La Banque européenne d'investissement, l'institution financière de l'Union européenne, participera à hauteur de 250 millions d'euros aux efforts de la communauté internationale pour la reconstruction après les tremblements de terre des 21, 27 et 28 mai 2003 à l'Est d'Alger.
Cette action a été annoncée à l'occasion de la visite à Alger le 12 juin de M. Philippe de Fontaine Vive, Vice-Président de la BEI, qui a notamment déclaré : « ma présence à Alger est un signe de la solidarité de l'Union européenne envers les victimes du plus violent séisme ayant frappé l'Algérie depuis 20 ans. Déjà, après les terribles inondations de novembre 2001, la BEI était intervenue à hauteur de 45 millions pour financer la reconstruction des infrastructures sinistrées d'Alger. En tant qu'institution financière de l'Union, la BEI veut non seulement apporter une aide permettant de soulager rapidement les souffrances des dizaines de milliers de victimes, mais aussi s'assurer des conditions de son efficacité ; c'est pourquoi je suis venu à Alger m'entretenir avec les plus hautes autorités algériennes sur la mise en place de cette aide qui portera en priorité sur la reconstruction des infrastructures sociales et de l'activité économique des zones sinistrées. Je suis d'ailleurs heureux de souligner que cette solidarité européenne associe également la Commission européenne et plusieurs de nos États membres, dont la France et l'Italie».
Les financements de la BEI seront en premier lieu affectés à la reconstruction des infrastructures urbaines (approvisionnement et traitement des eaux, électricité, gaz, transports publics) ainsi qu'à la remise en état des infrastructures sociales (hôpitaux, dispensaires, écoles, bâtiments publics) des villes de Boumerdès, Reghaia Zemmouri, Roubia et de certains quartiers de l'Est d'Alger. Les prêts de la Banque porteront également sur des investissements destinés à éviter la désorganisation durable de l'activité économique des zones sinistrées par le soutien à la reconstitution d'universités, de centres de recherche et des entreprises en particulier les PME localisées dans les zones sinistrées. Les prêts à très long terme (jusqu'à 30 ans) de la BEI seront complétés par des fonds d'assistance technique financés par la Commission et gérés par la Banque, dont l'objet sera d'évaluer le degré de risque et de s'assurer de la mise en œuvre de normes sismiques appropriées pour la réalisation des réparations ainsi financées
L'intervention de la BEI s'effectue dans le cadre de sa nouvelle « Facilité Euro-méditerranéenne d'investissement et de Partenariat » (FEMIP), mise en place en suite au Conseil européen de Barcelone (15 et 16 mars 2002). Inaugurée en octobre 2002 et dotée de 8 à 10 milliards d'euros d'ici à la fin 2006, la FEMIP a pour objet d'aider les pays partenaires méditerranéens (PPM) à relever les défis de leur modernisation économique et sociale et de leur meilleure intégration régionale, dans la perspective de la zone de libre-échange Euro-méditerranéenne (prévue pour 2010). Entre octobre 2002 et mai 2003, la FEMIP a d'ores et déjà approuvé plus de 1,5 milliard d'euros de nouvelles opérations, dont plus de 35% consacrées au développement du secteur privé.
Le programme de prêts de la BEI en faveur des sinistrés du séisme de mai 2003 fait suite à 45 millions d'euros pour la reconstruction après les inondations catastrophiques du 10 novembre 2001 (réhabilitation urgente de la route urbaine de " Frais Vallon " ; construction d'un canal d'assainissement des eaux pluviales desservant l'ouest d'Alger ; réparation temporaire puis confortement définitif de la " Jetée Mustapha " du port ; reconstruction urgente de 5 ponts sur les RN 11 et CW 101).
La BEI est présente en Algérie, au titre de la coopération financière entre l'Union et ce pays, depuis 1978. Totalisant plus de 1,9 milliard d'euros, ses prêts se sont concentrés sur des projets ayant un impact fondamental sur le développement économique du pays, tels que les projets d'adduction et de traitement des eaux, l'irrigation, le réseau routier et autoroutier Est-Ouest, la dépollution industrielle, la voirie urbaine et le port du Grand Alger. Par ailleurs, la BEI a appuyé la mise en valeur des ressources d'hydrocarbures et le transport d'énergie, dans le cadre des accords internationaux liant l'Algérie et les pays membres de l'Union. En novembre 2002, la BEI finançait la première cimenterie du secteur privé algérien à M'Sila, un projet significatif des objectifs de la FEMIP comme résultant d'un partenariat « sud-sud » entre entreprises égyptienne et algérienne assurant transfert de technologies et diminution de la dépendance de l'Algérie en devises fortes (cf. communiqué de presse BEI : Référence : 2002-110, du 25/11/2002).
Cette nouvelle opération s'inscrit dans la continuité des actions de solidarité de la BEI envers les pays partenaires de l'Union confrontés à de graves catastrophes naturelles; ainsi la BEI avait-elle mis en place une facilité spécifique pour la reconstruction de la Turquie après le tremblement de terre de l'automne 1999 et accordé des prêts en suite aux inondations ayant frappé la Pologne, la Tchéquie, la Hongrie et la Roumanie à l'été 2002.