La Banque européenne d'investissement (BEI), l'institution financière de l'Union européenne, accorde un prêt de 45 millions d'euros pour la modernisation et l'extension du système d'assainissement des eaux usées dans les villes côtières de Saida et Sour (1) au sud du Liban.
Les fonds destinés au financement de ce projet environnemental prioritaire, qui devrait être effectif fin 2007, seront mis en œuvre par le Conseil pour le développement et la reconstruction (CDR)(2) pour le compte et au nom de la République libanaise.
Le contrat de ce prêt a été signé par M. Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI tout particulièrement chargé de la Facilité Euro-Méditerranéenne d'Investissement et de partenariat - FEMIP - mandat de l'Union européenne mise en œuvre par la BEI dans les pays partenaires méditerranéens (PPM). Lors de la cérémonie de signature, il a indiqué que la BEI attache une grande importance à ce projet pour plusieurs raisons : il s'agit d'un projet environnemental essentiel qui aura une incidence positive sur l'environnement pour le sud du Liban et pour les pays ayant accès à la Méditerranée et il est caractéristique des actions environnementales que la FEMIP soutient pour contribuer aux objectifs du Sommet Mondial sur l'Eau de Johannesburg.
Ce prêt, accordé dans le cadre de la FEMIP, servira à financer des investissements en matière d'approvisionnement en eau (principalement des programmes de détection de fuites), de collecte et de traitement des eaux usées (remise en état et l'extension de réseaux de collecte d'eaux usées et construction de stations d'épuration) et d'évacuation des eaux pluviales (construction de canalisations).
Le projet permettra ainsi d'améliorer la qualité de vie pour plus de 300 000 habitants de ces deux villes historiques et dans ces termes il fait partie intégrante du programme d'héritage culturel que la Banque Mondiale et l'Agence Française de Développement (AFD) financent à Sour. Aux côtés de la BEI et du CDR, la Banque Japonaise de Coopération Internationale (JBIC) co-financera ce projet.
La Banque européenne d'investissement (BEI) accorde des prêts dans les pays partenaires méditerranéens au titre de la FEMIP (« Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat »). À travers la FEMIP, la Banque s'attache en particulier à développer le secteur privé et à financer des infrastructures de nature à favoriser le développement socio-économique. À cette fin, la FEMIP met en œuvre un volume de financements annuel de 2 milliards d'euros sous forme de prêts mais également, volet qualitatif du mécanisme, de nouveaux instruments et techniques de prêt spécifiquement destinés à promouvoir le développement du secteur privé.
La FEMIP a été mise en place suite aux conclusions du Conseil européen de Barcelone (15 et 16 mars 2002) et à la Conférence euro-méditerranéenne de Valence (22 et 23 avril 2002). Elle a été renforcée sur décision du Conseil européen de Bruxelles de décembre 2003, de nouveaux éléments lui ayant été adjoints afin, essentiellement, de promouvoir le développement du secteur privé :
- la création d'une « Enveloppe spéciale FEMIP » par laquelle la BEI financera des projets privés à niveau de risque élevé et, d'autre part, de la création d'un fonds fiduciaire;
- la diversification de l'offre de produits financiers, notamment en recherchant des possibilités d'apporter des ressources en monnaie locale;
- l'intensification du dialogue avec les PPM dans le cadre de l'organisation de réunions annuelles d'un Comité des experts pour préparer les délibérations et d'un Comité ministériel de la FEMIP, réunissant les ministres des finances des pays européens et des pays méditerranéens;
- la mise en place de bureaux de représentation locale dans le Maschrek - où le bureau du Caire a été ouvert en juin 2003 - et dans le Maghreb le courant de 2004.
Les Pays partenaires méditerranéens sont étroitement associés à la mise en œuvre de la FEMIP : le Comité ministériel jouera en effet un rôle renforcé puisqu'il est appelé à devenir le « Conseil ECOFIN de la Méditerranée » ; sa réunion annuelle est préparée par un groupe d'experts de haut niveau se réunissant deux fois par an (cette année à Marseille, en février, et à Amsterdam, en octobre). Par ailleurs, la BEI doit renforcer sa présence locale en ouvrant deux nouveaux bureaux, l'un à Rabat et l'autre à Tunis, en plus du bureau du Caire inauguré en septembre 2003.
La FEMIP a pour objet d'aider les pays partenaires méditerranéens à relever les défis de la modernisation économique et sociale et de leur meilleure intégration régionale, dans la perspective de la mise en place d'une zone de libre-échange (prévue pour 2010) entre l'UE et ces pays.
1) Sidon et Tyre
2) Depuis 1993, la BEI mène l'essentiel de son activité au Liban (456 millions d'euros) en coopération avec le Conseil libanais pour le développement et la reconstruction dans le cadre du programme de reconstruction du Liban.