La Banque européenne d'investissement (BEI), l'Agence française de développement (AFD) et la KfW Entwicklungsbank (KfW) ont conclu ce jour, à Luxembourg, un accord visant à renforcer leur coopération dans les Pays méditerranéens et les Pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique où elles interviennent. Cet accord s'inscrit dans le prolongement d'une longue expérience de travail en commun et autour d'objectifs partagés. Il constitue également une étape importante de la politique de partenariat promue par la BEI au cours des derniers mois afin de fédérer, dans un cadre qui soit à la fois formel et pragmatique, les efforts de l'ensemble des acteurs européens du développement.
Près de la moitié des fonds destinés à soutenir les pays pauvres ou émergents proviennent en effet de l'Union européenne et de ses États membres, ce qui en fait les principaux pourvoyeurs d'aide dans le monde. Pour autant, l'aide européenne apparaît trop souvent morcelée et de ce fait, sa visibilité n'est pas à la hauteur des efforts déployés. De ce fait, sa voix n'est pas suffisamment entendue dans les enceintes internationales où sont débattues les grandes orientations en matière de lutte contre la pauvreté et de politique d'aide au développement.
Avec cet accord, la BEI, l'AFD et la KfW s'engagent à promouvoir une utilisation plus rationnelle de leurs ressources et de leurs compétences respectives. Concrètement, les trois 4institutions favoriseront les cofinancements, la mise en commun de leurs moyens, tant au stade de l'évaluation que du suivi des projets, ainsi qu'un partage de leurs services, comme par exemple leur réseau de bureaux extérieurs. Elles veilleront aussi à un meilleur partage de l'information et à une concertation renforcée sur les différentes problématiques de l'aide. Enfin, elles encourageront les échanges de personnel. En cela, cet accord est aussi la traduction d'un respect mutuel pour le travail accompli par chacun.
Cet accord est ouvert aux institutions européennes spécialisées qui le souhaitent. Il s'agit d'une démarche volontaire pour davantage de synergies entre opérateurs publics de l'aide au développement, qui est par ailleurs une exigence due par les institutions à leurs actionnaires ou leurs mandants, et à travers eux, aux contribuables européens. Elle est également due aux pays partenaires, bénéficiaires de leurs interventions, afin que le soutien qui leur est apporté soit le plus efficace et le plus simple possible. L'atelier organisé en novembre par la BEI sur l'harmonisation des procédures de passation des marchés en Méditerranée et auquel l'AFD et la KfW ont activement contribué, participait déjà de cette démarche.
Par la mise en place d'une responsabilité partagée et coordonnée entre la BEI et ses grands partenaires bilatéraux, c'est une étape supplémentaire vers un système européen d'aide au développement plus fort et mieux reconnu qui est aujourd'hui franchie.