La BEI vient de signer un accord avec les Républiques du Liberia et du Togo en vue de réduire leur niveau d'endettement vis-à-vis de la Banque, dans le cadre de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) mise en place par le FMI.
En réduisant la dette de ces pays, la BEI réitère son engagement à appuyer un développement économique durable et à lutter contre la pauvreté en Afrique. Cet accord aidera ces deux pays d'Afrique occidentale à diminuer la dette extérieure qui pèse sur leurs finances publiques et facilitera les investissements dans des projets qui améliorent la qualité de vie de leurs habitants.
La cérémonie de signature, qui s'est déroulée à Dakar, a réuni Plutarchos Sakellaris, vice-président de la BEI chargé des opérations de prêt dans les pays d'Afrique, Augustine Kpehe Ngafuan, ministre libérien des finances, et Adji Otèth Ayassor, ministre togolais des finances.
Dans son allocution, M. Sakellaris a souligné en ces termes la volonté de la BEI de renforcer et d'approfondir ses relations avec le Liberia et le Togo : « Dans la perspective de cet accord particulièrement bienvenu, la Banque avait pris les devants pour faire progresser les discussions avec des partenaires publics et privés tant au Liberia qu'au Togo, afin de financer des opérations à l'appui de projets qui revêtent une importance stratégique pour le développement économique et social des deux pays. »
L'accord conférera trois avantages majeurs à ces deux Républiques d'Afrique occidentale. Premièrement, la BEI a réduit la dette globale que les deux pays ont vis-à-vis d'elle, en renonçant à une partie des arriérés résultant de prêts financés par la Banque sur ses ressources propres empruntées sur les marchés internationaux des capitaux. Non seulement ce geste est de nature à soulager les pays concernés, mais il reflète également clairement la contribution permanente de la BEI à l'initiative PPTE pour laquelle elle a engagé à ce jour près de 100 millions d'EUR au total.
Deuxièmement, la Banque a décidé de suspendre les remboursements de l'encours restant de la dette jusqu'en 2012, dans le but d'encourager le développement économique et financier des pays lourdement endettés avant qu'ils ne doivent recommencer à s'acquitter de leurs obligations financières extérieures.
Enfin, troisièmement, cet accord permettra à la BEI de donner une nouvelle impulsion à ses relations avec le Togo et le Liberia, puisqu'il marque la reprise de ses opérations de prêt avec ces pays après pratiquement 20 ans d'inactivité en raison des arriérés qui s'étaient accumulés. Les interventions de la Banque dans ces pays se matérialiseront par des prêts et une assistance technique à l'appui de projets viables qui stimulent la croissance des secteurs privé et financier, ainsi qu'en faveur d'infrastructures clés concourant à une nette amélioration des conditions de vie.
Le Conseil d'administration de la BEI a déjà approuvé un prêt de 3,5 millions d'EUR destiné à soutenir la microfinance au Liberia et la Banque espère finaliser cette opération dans un proche avenir.
Informations générales :
L'activité de la BEI dans les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique
La Banque européenne d'investissement (BEI) joue un rôle important dans la mise en œuvre des politiques communautaires d'aide au développement et de coopération économique à l'extérieur de l'Union européenne. Elle est, depuis 1963, un partenaire du développement de nombreux pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), au travers d'une série de mandats de prêt que lui confie le Conseil européen. Le mandat actuel est fondé sur l'Accord de Cotonou de juin 2000.
Les prêts de la BEI dans les pays ACP sont destinés à soutenir la lutte contre la pauvreté et à favoriser une croissance économique durable. Ces prêts peuvent être financés soit sur les ressources propres de la BEI soit sur celles de la Facilité d'investissement (FI), un fonds renouvelable alimenté par les États membres de l'UE via le Fonds européen de développement.
Les prêts accordés par la BEI au Liberia et au Togo
La BEI a octroyé son premier prêt au Liberia en 1978 et, depuis cette époque, elle a consacré plus de 15 millions d'EUR aux secteurs des entreprises privées, de l'énergie, de l'industrie et des services de ce pays.
Au Togo, la BEI a prêté près de 44 millions d'EUR entre 1976 et 1989 afin de promouvoir l'essor de l'industrie, des télécommunications, des transports et des services.