La Banque européenne d'investissement (BEI) s’est imposée comme une indéfectible source de financement et de stabilité dans la conjoncture économique exceptionnellement difficile que nous avons connue l’année dernière.
Elle a ainsi porté le volume total de ses prêts à 79 milliards d’EUR en 2009, ce qui représente une hausse de 37 % par rapport aux 58 milliards d’EUR prêtés en 2008. Il s’agit d’un nouveau cap important franchi par la BEI dans son appui financier à l’économie européenne.
« En 2009, la BEI, qui est la banque de l’UE et la plus grande institution de financement multilatérale, a octroyé un volume inégalé de financements de grande ampleur, efficaces et rapides pour la mise en œuvre de mesures anticrise, sans pour autant sacrifier à la prudence financière. Dans les années à venir, en particulier en 2010, nous allons continuer à proposer notre éventail de produits et notre savoir-faire pour soutenir la reprise », a déclaré Plutarchos Sakellaris, vice-président de la BEI, lors de la conférence de presse qui a eu lieu à Athènes aujourd'hui.
Objectif reprise
La BEI a sensiblement augmenté ses financements par rapport à son niveau d’activité d’avant la crise. Dès 2008, des prêts se montant au total à 57,8 milliards d’EUR avaient été signés, soit une hausse significative par rapport à 2007 (47,8 milliards d’EUR). Pour 2009, la BEI s’était engagée à accorder un volume encore supérieur (79,1 milliards d’EUR pour les signatures de prêts), niveau qu’elle a largement dépassé.
En 2009, la BEI a renforcé son soutien i) aux petites et moyennes entreprises (PME), ii) aux régions européennes plus faibles sur le plan économique (les « régions de la convergence ») et iii) au secteur de l’énergie, dans le contexte de la lutte contre les changements climatiques. Les financements se sont répartis comme suit :
1. 13 milliards d’EUR pour des lignes de crédit accordées à des banques intermédiaires chargées d’en rétrocéder le produit, sous forme de prêts, à des PME, soit une augmentation de 55 % comparé à l’année précédente. Cette activité a concerné plus de 50 000 PME dans toute l’Europe.
2. 29 milliards d’EUR (soit une hausse de 36 % par rapport à 21 milliards d’EUR en 2008) pour les régions de la convergence, montant qui équivaut à 37 % du volume total des prêts de la Banque. Les concours ont été bien répartis géographiquement sur l’ensemble de l’UE, comme en témoignent les 13 milliards d’EUR reçus par les nouveaux États membres.
3. 15 milliards d’EUR destinés à l’atténuation des changements climatiques, par le financement de projets contribuant à la réduction du volume des émissions de CO2 : énergies renouvelables (4,2 milliards d’EUR), efficacité énergétique (1,5 milliard d’EUR), recherche-développement pour des transports plus propres (4,7 milliards d’EUR) et investissements à l’appui des transports urbains (5,5 milliards d’EUR).
... et au-delà
La BEI soutient le développement durable, en association étroite avec le bien-être social. C’est pourquoi, en 2009, elle a renforcé ses activités en faveur de domaines présentant un potentiel de croissance durable à long terme, dans la perspective de l'après-crise :
- 25,3 milliards d’EUR, soit 32 % du volume total de ses prêts, en faveur de 176 projets environnementaux (2008 : 18 milliards d'EUR pour 150 projets dans ce secteur).
- 18,2 milliards d’EUR pour des investissements dans le secteur de l’économie de la connaissance, contre 12,5 milliards d’EUR en 2008. Cela représente une augmentation annuelle des opérations de près de 50 %, résultant des efforts concertés déployés par la BEI pour apporter une réponse à la crise économique en accroissant ses financements en faveur d’investissements d’avenir.
- 11,9 milliards d‘EUR (20 % de plus qu’en 2008) pour les RTE de transport et les principaux axes de transport, de nature à faciliter la libre circulation des marchandises et des personnes, tout en soutenant le développement des régions moins favorisées.
- 14,8 milliards d’EUR pour l'ensemble du secteur de l’énergie (10,2 milliards en 2008), dont 4,2 milliards d’EUR pour les projets en rapport avec les énergies renouvelables (2,2 milliards d’EUR en 2008) et 1,5 milliard d’EUR en faveur de l’efficacité énergétique, soit deux fois plus qu’en 2008. Le rôle joué par la Banque dans le développement des énergies renouvelables a été largement reconnu, comme en témoigne un certain nombre de récompenses décernées en 2009 par de grands magazines et publications spécialisés au titre des financements accordés en faveur de ce secteur.
Solide soutien à l’économie réelle en Grèce
En 2009, les prêts octroyés par la BEI dans ce pays ont atteint 1,6 milliard d’EUR au total, en progression de 33 % par rapport au montant de 1,2 milliard d’EUR consenti en 2008.
Plutarchos Sakellaris, vice-président de la BEI, a indiqué : « En 2009, notre priorité en Grèce était de soutenir les petites et moyennes entreprises (PME). Nos financements ont été renforcés par les synergies établies avec la plupart des grandes banques grecques. Ce partenariat visait à rétablir une croissance que ne peuvent procurer que des entreprises solides et florissantes. Nous avons continué d’apporter un solide soutien aux principales infrastructures économiques du pays, principalement dans les domaines et de l’énergie, en visant une relance de la croissance. Je suis également heureux que l’année 2009 ait marqué le début, en Grèce, d’une nouvelle génération de projets d’infrastructure de petite dimension, dans des secteurs autres que le transport, menés dans le cadre de partenariats public-privé. »
En 2009, la BEI s’est associé à huit grandes banques grecques dans un élan destiné à soutenir l'économie réelle pour pallier les effets de la crise, en facilitant l'octroi de prêts aux PME en cette période de conjoncture difficile. La BEI a soutenu, à l’aide d’un peu plus de 1 milliard d'EUR, des projets réalisés par des petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que des investissements d’infrastructure de petite et moyenne dimension mis en œuvre par des organismes privés ou publics, y compris des collectivités locales, ainsi que d'autres bénéficiaires, sans distinction de taille. Ces financements concernaient des investissements ayant trait à l’industrie, au tourisme, aux services, à l’économie de la connaissance, à l’énergie et à la protection de l’environnement en Grèce.
Par ailleurs, la BEI a octroyé un prêt de 19 millions d'EUR à un projet industriel de grande dimension, qui portait sur la modernisation de l’usine de transformation d’aluminium du groupe Elval à Oinofyta. Le groupe Elval fabrique des produits d'aluminium par laminage et extrusion. Symetal fabrique et commercialise des produits à base de feuille mince d'aluminium pour emballages souples et conditionnement alimentaire ainsi que de la feuille d'aluminium transformée pour les mêmes applications. Le principal investissement concernait un nouveau laminoir à feuille mince d'aluminium ainsi que les travaux de génie civil et les équipements connexes nécessaires. Le projet comportait également des investissements importants sur le plan de l'environnement.
En outre, la BEI a continué de soutenir la qualité de la vie en favorisant le développement urbain et la création d’un environnement urbain plus convivial. Elle a notamment accordé un concours de 250 millions d'EUR au total pour la conception, la construction, les essais et la mise en service de la première phase du réseau métropolitain de Thessalonique, deuxième ville du pays par ordre d’importance et grand centre d’affaires pour le sud des Balkans. La poursuite du déploiement d’un réseau métropolitain de qualité dans les agglomérations d’Athènes et de Thessalonique (qui rassemblent plus de 60 % de la population grecque) permettra d’améliorer la qualité de vie par un recours moindre aux modes de transport routier (voiture et bus) et la réduction de leurs effets néfastes sur l’environnement. Depuis 1991, la BEI a octroyé près de 2,2 milliards d’EUR à l’appui du développement des réseaux métropolitains de Grèce.
Depuis qu’elle a commencé à intervenir en Grèce, la BEI a porté une attention particulière aux transports du pays, en raison de la situation périphérique et de la géomorphologie morcelée de ce dernier. En 2009, elle a prêté 55 millions d’EUR pour la modernisation et l’extension de la jetée 1 du port du Pirée, principal point d'entrée du trafic maritime en Grèce et importante plateforme de transbordement vers d'autres pays de la Méditerranée orientale et les pays de la mer Noire. Raccordé aux corridors de transport nord-sud, il peut constituer un pôle de communication pour l'arrière-pays grec et pour l'Europe centrale et orientale dans son ensemble. Projet européen prioritaire, il est pleinement conforme à la politique de prêts de la BEI dans le secteur des transports, puisqu’il encourage le report du trafic vers des transports plus écologiques et d’un meilleur rendement énergétique.
S’agissant de l’énergie, un montant total de 250 millions d’EUR a été accordé à la compagnie grecque d’électricité (Public Power Corporation) pour l’extension et le renforcement des réseaux grecs de transport et de distribution d'électricité, toutes tensions confondues (de la basse tension aux 400kV).
Le concours de 10 millions d’EUR en faveur des services d’incendie grecs a marqué le début, en Grèce, d’une nouvelle étape de l'intervention de partenariats public-privé dans des secteurs autres que les transports. C’est en 1996 que la BEI a inauguré les montages financiers de type PPP en Grèce à l’occasion du financement du nouvel aéroport d’Athènes. Depuis lors, le pays a mis en œuvre toute une série de grands projets d’infrastructure phares en les finançant grâce à des PPP. Ces quatre dernières années, la BEI a collaboré étroitement avec les autorités grecques pour étendre le modèle PPP aux projets d'infrastructure de plus petite taille. Ce nouveau concours destiné à des casernes de pompiers de diverses régions du pays a été l’aboutissement de ces efforts conjoints. Il a ouvert la voie à de nombreux autres projets de ce type. Le projet portait sur la conception, la construction, l’assurance, l’entretien et l’exploitation de sept bâtiments destinés à des services d’incendie à Alexandroupoli, Giannitsa, Veroia, Lefkada (Leucade), Kalavryta, Gargalianoi et Thessalonique.
De plus, la BEI et la Commission européenne encouragent la relance et la poursuite du développement en particulier dans les pays de la convergence, en proposant des services de conseil, des dispositifs d’ingénierie financière et des produits financiers sur mesure, tout particulièrement à l’attention des nouveaux États membres de l’UE. Certaines initiatives conjointes – la série des « J » – ont été spécifiquement créées dans le but d’étayer la politique de cohésion. Elles trouvent leur origine dans les partenariats établis entre la Commission européenne, la BEI/FEI et d’autres institutions financières internationales.
JEREMIE – Joint European Resources for Micro-to-Medium Enterprises – Ressources européennes conjointes pour les microentreprises et les PME initiative (FEI et Commission européenne), est une nouvelle manière d'utiliser les Fonds structurels de l'UE pour promouvoir l'accès des PME aux financements via des fonds de participation.
En Grèce, d'importants progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre de l'initiative JEREMIE. Au début de juin 2009, un montant de 100 millions d’EUR a été transféré au Fonds de participation JEREMIE. Parallèlement, en réponse aux crises économique et financière, la stratégie et la planification des investissements ont été actualisées pour tenir compte des résultats de l’enquête de marché effectuée par le FEI, à la fois pour les instruments de dette et les produits participatifs. Après ajustement, le portefeuille se divise comme suit : 50 % environ pour le concours financier avec partage des risques, 20 % pour la microfinance et 30 % pour les produits participatifs.
En septembre 2009, le comité d’investissement a approuvé le premier instrument financier relevant de JEREMIE (le concours financier avec partage des risques) pour un montant de 45 millions d’EUR. Son objectif est de soutenir des entreprises de petite ou très petite dimension nouvellement constituées ou en phase de démarrage (c’est-à-dire dont le début des activités date de moins de 36 mois), par l’octroi de prêts de 100 000 EUR au maximum, assortis d’une durée de 2 à 5 ans, et destinés au financement d’investissements et de fonds de roulement (en rapport avec le développement ou l’extension des activités). La procédure d’appel à la concurrence devant aboutir à la sélection des intermédiaires financiers qui contribueront à l’acheminement des fonds vers les PME, devrait être lancée prochainement. Le dispositif de microfinance et les produits participatifs décrits ci-dessus ont été mis au point et font actuellement l’objet d’une discussion avec les autorités de gestion.
JESSICA – Joint European Support for Sustainable Investment in City Areas – Soutien européen conjoint à l’investissement durable dans les zones urbaines (BEI, Commission européenne et Banque de développement du Conseil de l’Europe), a pour objet d’aider les pouvoirs publics des régions de l’UE à tirer parti des instruments d’ingénierie financière déployés dans le cadre de la période de programmation 2007-2013 des Fonds structurels afin de soutenir plus efficacement des projets de développement urbain durable.
En 2009, la BEI a mené une étude d’évaluation générale de JESSICA en Grèce, afin d’analyser la demande du marché pour ce qui concerne les instruments d’ingénierie financière de nature à appuyer le développement urbain durable. Une étude spécifique supplémentaire a également été effectuée pour évaluer l’efficacité énergétique (dans tout le pays) et la gestion des déchets solides (principalement dans l’Attique et l’agglomération de Thessalonique). Les deux études ont été récemment soumises aux autorités grecques. Il est prévu qu’un accord de financement portant création d’un Fonds de participation JESSICA en Grèce soit signé au cours du premier semestre de 2010, avec une contribution attendue devant dépasser 100 millions d’EUR. Ce Fonds de participation visera principalement l’établissement de fonds de développement urbain, au travers desquels il sera possible de procéder à des investissements remboursables dans des projets qui s’inscrivent dans le cadre d’un plan intégré de développement urbain durable. Les ministères concernés et la BEI travailleront de concert avec les collectivités locales et les banques grecques pour repérer des projets admissibles.