Le groupe des institutions financières nationales des pays du G20 (le D20) et les banques multilatérales de développement (BMD[1]) vont travailler en étroite collaboration afin de soutenir la croissance économique, créer des emplois et améliorer la productivité. C'est ce qui ressort de la deuxième réunion informelle des chefs du D20 et des BMD qui s'est tenue à Rome, à l'initiative de la Cassa Depositi e Prestiti (CDP) et de la Banque européenne d'investissement (BEI)[2]. Cette action conjointe s'inscrit dans le droit fil de la priorité fixée par la Présidence australienne du G20, à savoir encourager les investissements, en particulier dans les infrastructures et les petites et moyennes entreprises, dans le but de stimuler la croissance mondiale.
Vu l'ampleur des besoins financiers, la nécessité d'attirer des investisseurs privés a été reconnue comme étant une priorité absolue. L'importance du D20, qui doit servir à stimuler la croissance et l'emploi, répond à l'argument selon lequel les institutions qui le composent doivent être représentées lors des sessions de travail du G20 en leur qualité d'organes chargés de la mise en œuvre des politiques convenues.
Franco Bassanini, président de la CDP, a déclaré : « Le D20 est un groupe d'institutions financières qui, bien que très diverses, partagent une mission commune : soutenir les grands objectifs stratégiques publics convergents des membres du G20, qui en sont les actionnaires respectifs. En travaillant ensemble, les membres du D20 et les banques multilatérales peuvent offrir des ressources financières et un savoir-faire considérables. Ils disposent donc de solides moyens pour soutenir les priorités fixées par le G20 et ont un impact déterminant à cet égard. »
Werner Hoyer, président de la BEI, a ajouté : « Bien que des améliorations soient visibles au niveau des prévisions de croissance dans les économies développées, de nombreux pays demeurent confrontés à des problèmes importants. Apporter un soutien, en particulier aux investissements dans les infrastructures et au financement à long terme, demeure donc une priorité absolue car ces secteurs sont les principaux moteurs de la croissance et de l'emploi. Les institutions multilatérales jouent un rôle majeur non seulement dans le financement mais également dans la prestation de conseils stratégiques, dans le partage des connaissances et dans la promotion du renforcement des capacités. Compte tenu de leur taille, de leur rôle et de leur expérience, les BMD peuvent contribuer à fixer des normes et à prendre l'initiative, en collaboration étroite avec les États membres et les banques publiques nationales. »
La présidence du G20 reconnaît qu'il n'y a pas pénurie de fonds à l'échelle mondiale mais le problème consiste à les acheminer efficacement vers les investissements productifs. Puisque les États ne sont pas en mesure de financer par leurs propres moyens les gros besoins d'infrastructures de la planète, les pays du G20 vont devoir mettre en œuvre des mesures destinées à stimuler les investissements du secteur privé. M. Bassanini a par ailleurs précisé : « Durant notre réunion, nous nous sommes concentrés tout particulièrement sur l'importance d'attirer des financements privés à long terme et d'en faire bénéficier les infrastructures et les PME afin d'utiliser les rares ressources publiques disponibles de la manière la plus efficace qui soit et pour renforcer le rôle de catalyseur du D20. »Les pays du G20 identifient actuellement les réformes qui permettraient de lever les obstacles à l'investissement privé en établissant des cadres politiques et réglementaires robustes et prévisibles et en mettant l'accent sur le rôle des mesures incitatives et des disciplines destinées au marché. Ces mesures, conjointement à d'autres actions destinées à promouvoir l'investissement du secteur privé à long terme, permettront de maximiser l'impact des dépenses d'équipement du secteur public. M. Hoyer, a par ailleurs déclaré : « Nous partageons une vision commune : aller au-delà de l'octroi de crédits traditionnels à long terme et renforcer notre rôle de catalyseur dans le financement commercial à plus grande échelle et, partant, créer la passerelle nécessaire entre les gouvernements, les promoteurs de projets et les marchés des capitaux. »
[1]Institutions financières du G20 intervenant dans le cadre d'un mandat public ou au titre du développement (D20).
[2] La CDP et la BEI ont organisé la conférence de Rome, puisqu'il n'y a pas de banque nationale de développement en Australie, pays qui assure actuellement la présidence du G20. La prochaine réunion du D20 se tiendra en 2015 en Turquie. Sa première réunion avait été organisée par VEB sous l'égide de la présidence russe du G20.