En marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale, sept banques multilatérales de développement (BMD) ont lancé aujourd’hui une nouvelle plateforme en vue de renforcer leur collaboration dans le cadre des migrations économiques et des déplacements forcés. La plateforme permettra des avancées du dialogue stratégique et de la coordination opérationnelle afin de maximiser l’impact de l’engagement croissant des BMD dans ces deux domaines.
Bien que constituant des problématiques différentes qui nécessitent des réponses distinctes, les migrations économiques et les déplacements forcés présentent les unes comme les autres des défis complexes en matière de développement. Le nombre de migrants économiques à l’échelle mondiale est estimé à 250 millions alors que celui des personnes déplacées de force en tant que réfugiés ou personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays fuyant conflits et persécutions s’élèverait à environ 66 millions.
La nouvelle plateforme représente un effort important déployé par les BMD pour renforcer leur collaboration en vue de relever ces défis, en réponse à une demande formulée par le G7. Après avoir présenté un cadre d’action stratégique à l’occasion de la réunion du G7 qui s’est tenue à Bari en Italie, en mai 2017, les BMD ont œuvré en étroite collaboration afin de préparer des initiatives spécifiques dans le cadre de la nouvelle plateforme.
Cette coopération suit son cours. Depuis que la plateforme a été annoncée pour la première fois, en octobre 2017, les représentants des BMD se sont réunis à plusieurs reprises pour discuter de leurs visions, résultats et défis respectifs. Quatre domaines prioritaires sont au cœur de la phase initiale de la plateforme car considérés comme particulièrement aptes à augmenter l’impact des interventions :
- le perfectionnement d’un cadre commun pour l’engagement des BMD ;
- la progression de la coopération en matière de connaissances, d’éléments probants et de données ;
- la garantie d’une coordination stratégique, mise en place avec les gouvernements, les Nations Unies et d’autres partenaires, sur les questions prioritaires ; et
- le déploiement d’instruments et de produits mieux ciblés.
Des représentants de toutes les BMD participantes – à savoir la Banque africaine de développement, la Banque asiatique de développement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque européenne d’investissement, la Banque interaméricaine de développement, la Banque islamique de développement et le Groupe de la Banque mondiale – ainsi que des suppléants du G7 et des partenaires stratégiques tels que la Commission européenne ou l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont assisté au lancement de la plateforme aujourd’hui.
Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement : « Construire la résilience des communautés fragiles est essentiel pour réduire l’exclusion économique, sociale et politique. Même les membres de communautés fragiles nourrissent des espoirs et des aspirations impossibles à briser. La Banque africaine de développement investit de manière conséquente dans les États fragiles d’Afrique, contribuant à renforcer l’éducation et les institutions, et à mettre en place des infrastructures essentielles, particulièrement dans les domaines de l’électricité, de l’eau et de l’assainissement. Nous nous félicitons de cette nouvelle plateforme, qui nous permettra de collaborer avec d’autres banques multilatérales de développement, en nous focalisant sur la précarité afin de promouvoir un développement inclusif. »
Ingrid van Wees, vice-présidente du département Finances et gestion du risque de la Banque asiatique de développement : « L’objectif de la plateforme, qui est de promouvoir un alignement stratégique et une coordination opérationnelle entre les BMD, est conforme aux principes auxquels souscrit la BAsD en matière de partenariats et de collaboration avec les institutions multilatérales et les pays membres. Nous nous réjouissons à la perspective de participer, de tirer des enseignements de nos expériences respectives et de contribuer à élaborer des réponses efficaces à ces besoins urgents en matière de développement. »
Suma Chakrabarti, président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement : « Les migrations constituent l’un des plus grands défis mondiaux. Il est crucial de continuer à renforcer la coordination entre les BMD afin d’apporter une aide économique, notamment aux réfugiés ainsi qu’aux pays qui les accueillent. »
Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement : « Les déplacements forcés et les migrations économiques représentent à la fois un défi commun et une responsabilité partagée. C’est pourquoi la Banque européenne d’investissement est déterminée à faire de cette nouvelle plateforme un succès. Les banques multilatérales de développement du monde peuvent véritablement changer la donne en finançant les possibilités et les services essentiels – mais uniquement à la condition de travailler ensemble. »
Luis Alberto Moreno, président de la Banque interaméricaine de développement : « Les migrations et les déplacements forcés sont deux enjeux qui concernent de près les pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Nous collaborons activement avec nos pays membres pour remédier aux causes profondes des migrations dangereuses, particulièrement celles au départ de l’Amérique centrale, en accélérant le développement économique, en améliorant les services publics et en renforçant les institutions concernées. Cette plateforme offre l’occasion unique d’unir nos forces et d’apprendre de nos expériences respectives. »
Bandar Hajjar, président de la Banque islamique de développement : « Nous étendons nos opérations en nous rapprochant de nos pays membres afin de renforcer le soutien que nous apportons aux populations dans le besoin, notamment aux personnes déplacées et aux migrants économiques. La stratégie d’éducation électronique mise en œuvre par la Banque islamique de développement en faveur de réfugiés syriens offre un exemple des efforts déployés par notre banque pour renforcer les capacités des migrants économiques. Plus tôt dans le mois, nous avons lancé un fonds de 500 millions d’USD (Transform) qui permettra aux PME et aux innovateurs d’accéder à des ressources. Il contribuera à relever les défis que rencontrent les personnes déplacées et complètera notre partenariat avec TWAS (Third World Academy of Sciences), qui a pour but de venir en aide aux scientifiques réfugiés. »
Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale : « Le monde est en train de s’enrichir tout en se fragilisant. Au sein du Groupe de la Banque mondiale, nous sommes déterminés à venir en aide aux personnes déplacées, aux migrants et aux communautés qui les accueillent, ainsi qu’à renforcer notre impact en collaborant plus étroitement avec d’autres institutions multilatérales. »