Le ministère de la planification du développement national de la République d’Indonésie (Bappenas) et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont signé ce jour un accord majeur visant à développer davantage les infrastructures vertes à l’appui de projets liés à l’atténuation des changements climatiques et à l’adaptation à leurs effets en Indonésie. La signature du protocole d’accord est intervenue le samedi 13 octobre dans l’après-midi à l’hôtel Inaya Putri Bali à Nusa Dua sur l’île de Bali en marge de la réunion annuelle du Fonds monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale. Signé par Bambang Brodjonegoro, ministre de de la planification du développement national, et Werner Hoyer, président de la BEI, en présence de Vincent Guérend, ambassadeur de l’Union européenne auprès de l’Indonésie et du Brunei, le protocole d’accord contribuera à la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations unies à l’horizon 2030, ainsi qu’aux priorités de l’Union européenne et de l’Indonésie en matière d’action en faveur du climat.
« Le gouvernement indonésien est en bonne voie pour généraliser la mise en œuvre de l’économie verte, pour parvenir à un développement inclusif et pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. À la lumière du nouveau rapport 2018 sur l’économie climatique qui a montré qu’une action audacieuse en faveur du climat peut déboucher sur 26 000 milliards d’USD d’avantages économiques, comme la création de nouveaux emplois et des retombées positives sur la santé à l’échelle mondiale d’ici à 2030 par rapport au scénario de base, je suis convaincu que le moment est venu pour l’Indonésie d’établir des principes de développement durable qui équilibrent les aspects économiques, sociaux et environnementaux. Pour ce faire, il faudra recourir à des stratégies telles que la mise en œuvre d’énergies renouvelables, à des mécanismes et des stratégies liés à la finance verte et au lancement du programme de développement sobre en carbone, pour n’en citer que quelques-uns, auxquels vient s’ajouter la signature du protocole d’accord avec la Banque européenne d’investissement (BEI) », a déclaré le ministre Bambang.
Le développement d’énergies renouvelables, notamment d’infrastructures liées aux énergies hydrauliques, éoliennes et solaires, appuiera la transition du pays vers un bouquet énergétique plus diversifié et améliorera l’approvisionnement en énergie de la population des zones urbaines et rurales. Les transports urbains sont un autre domaine où des projets pourraient être financés en vue d’améliorer la mobilité des populations, de réduire les temps de trajet et de renforcer la sécurité. La BEI affiche des antécédents solides en matière de projets de transports interurbains et régionaux, à l’image de ses investissements dans les métros de Bangalore et de Lucknow. « Je salue cet accord historique. L’accent mis par les opérations de la Banque européenne d’investissement sur la limitation des changements climatiques et l’adaptation à leurs effets offrira de nouvelles opportunités pour des projets importants dans les domaines du développement à faible intensité de carbone et des villes et infrastructures résilientes. Il s’agit d’un élément clé du partenariat entre l’Union européenne et l’Indonésie », a conclu Vincent Guérend.
Le protocole d’accord entre la BEI et l’Indonésie renforce leur collaboration entamée en 1995 et s’inscrit dans l’accord de partenariat entre l’Indonésie et l’Union européenne, entré en vigueur en 2014. Le gouvernement indonésien et la BEI se concentreront sur des investissements stratégiques dans les secteurs des infrastructures vertes qui renforceront la capacité du pays à résister à des catastrophes naturelles à moyen et long terme, et à améliorer de façon immédiate les conditions de vie des populations. Les domaines où des collaborations sont envisageables sont : les énergies renouvelables, les transports, y compris les transports urbains et les voies navigables, la production d’électricité efficiente et sobre en carbone, la foresterie, la gestion des déchets et de l’eau et les technologies à faible intensité de carbone.
« Je voudrais tout d’abord adresser mes sincères condoléances au gouvernement indonésien pour toutes les pertes humaines subies durant la tragédie des îles Lombok et Sulawesi. C’est une sonnette d’alarme afin que chacun d’entre nous appuie la construction de sociétés plus résilientes et le fasse dans le cadre d’un partenariat. La collaboration est la seule façon de relever les immenses défis mondiaux auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés. Ce protocole d’accord est une nouvelle étape du partenariat entre la Banque européenne d’investissement et l’Indonésie. Avec cet accord, nous voulons apporter notre expertise et notre soutien là où c’est le plus nécessaire. En tant que partenaire de l’Union européenne en matière d’investissement, la BEI entend compléter les mesures déjà mises en place dans le pays par d’autres institutions financières internationales et des gouvernements étrangers pour développer des infrastructures vertes, soutenir des projets qui aident les communautés à s’adapter aux effets des changements climatiques et, par l’intermédiaire d'investissements dans les énergies propres, limiter leurs effets et améliorer le quotidien des populations », a souligné Werner Hoyer, président de la BEI.