- La BEI, la banque de l’Union européenne, devient membre de l’Alliance Sahel lors de la première Assemblée générale
- La participation de la BEI à l’Alliance Sahel devrait renforcer l’incidence de son engagement au Sahel.
- Elle s’inscrit dans le prolongement de la mise à disposition de 1 milliard d’EUR dans la région au cours des 52 années d’activité.
- La BEI mettra à la disposition des partenaires sahéliens le savoir-faire technique et financier qu'elle a acquis dans le cadre d’investissements récents ayant trait à l’énergie, à l’eau, au secteur privé, aux transports et aux télécommunications.
La Banque européenne d’investissement (BEI), l’institution de financement à long terme de l’Union européenne, s’apprête à devenir membre de l’Alliance Sahel. Lors de la première Assemblée générale de l’Alliance Sahel qui s’est tenue cette semaine à Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, la BEI a confirmé son intention de devenir membre de cette initiative internationale visant à renforcer le soutien face aux défis que doivent relever la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad.
Il est essentiel de mobiliser de nouveaux investissements publics et privés pour faire face aux effets des changements climatiques, améliorer l’éducation et créer des emplois avec à la clé des débouchés économiques dans la région du Sahel pour des millions de jeunes.
L’engagement de la BEI à devenir membre à part entière de l’Alliance Sahel a été signé à Nouakchott par Jean-Yves Le Drian, président de l’Alliance Sahel et ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, et Jutta Urpilainen, commissaire européenne aux partenariats internationaux, en présence des ministres des affaires étrangères espagnol, italien, mauritanien et burkinabè.
Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI : « La communauté internationale et l’Union européenne sont résolues à renforcer les investissements essentiels pour surmonter les difficultés auxquelles est confrontée la région du Sahel. Cela fait 50 ans que la Banque européenne d’investissement soutient des investissements porteurs de changements dans l’agriculture, l’énergie, l’eau, les transports, les télécommunications et le secteur privé dans les cinq pays du Sahel. Sa participation à l’Alliance Sahel permettra à la BEI d’apporter une réponse rapide face aux défis spécifiques sur le terrain en mettant à la disposition des partenaires africains et internationaux son expérience technique et son savoir-faire financier afin de renforcer l’incidence de l’engagement collectif au Sahel. L’intensification de la coopération est cruciale pour remédier aux causes profondes de la vulnérabilité des économies et des collectivités de sorte à atténuer l’incidence des changements climatiques, à accélérer la croissance du secteur privé pour créer des débouchés économiques et à renforcer l’accès à une énergie et une eau propres, contribuant ainsi au développement durable sur le long terme au Sahel. La participation de la BEI à l’Alliance Sahel est un élément clé qui s’inscrit dans le cadre de son soutien plus large au progrès économique et social sur tout le continent africain, au nom de l’Union européenne. »
Jean-Yves Le Drian, président de l’Alliance Sahel et ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, a déclaré à son tour : « Favoriser la croissance économique, améliorer les services de base et remédier aux effets des conditions météorologiques extrêmes sont autant d’éléments cruciaux pour promouvoir la stabilité et le développement durable au Sahel. La France salue la décision de la Banque européenne d’investissement de devenir membre de l’Alliance Sahel ainsi que son engagement à intensifier la coopération avec les pays du Sahel, la communauté internationale et les partenaires de développement internationaux. La participation de la BEI contribuera à accélérer la mobilisation de nouveaux investissements essentiels pour remédier à l’instabilité et assurer un avenir durable au Sahel. »
Nicole Bintner-Bakshian, ambassadrice du Luxembourg au Sénégal, au Burkina Faso, au Niger et au Mali, et émissaire spéciale pour le Sahel, a souligné : « Une collaboration plus étroite entre partenaires financiers et politiques est essentielle pour mobiliser de nouveaux investissements au Sahel. Le Luxembourg est un partenaire de longue date dans la région du Sahel et nous saluons l’engagement de la Banque européenne d’investissement à devenir membre de l’Alliance Sahel. La BEI dispose d’un savoir-faire technique et financier sans égal qui renforcera l’incidence du soutien de l’Union européenne aux communautés vulnérables de cette région. »
Soutien de la BEI à la réalisation des principaux objectifs de l’Alliance Sahel
Les futurs investissements financés par la BEI au Sahel devraient cibler trois domaines prioritaires clés définis par l’Alliance Sahel. Citons notamment la mise à disposition de financements directs et indirects et le soutien à la mise en œuvre de nouveaux projets contribuant à l’éducation et à l’emploi des jeunes et ayant trait à l’agriculture, au développement rural, à la sécurité alimentaire ainsi qu’à l’énergie et au climat.
Soutien aux investissements visant à renforcer le développement durable au Sahel
Les pays du Sahel – Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad – sont confrontés à de multiples défis, notamment l’insécurité chronique, la montée des extrémismes, le manque de perspectives économiques et un accès limité à l’éducation, à l’emploi et aux services essentiels tels que l’eau et l’électricité. Les changements climatiques rendent la région encore plus vulnérable.
Coopération avec la communauté internationale et les institutions de financement du développement
La réponse à ce double défi en matière de sécurité et de développement est venue des partenaires au développement et des grandes organisations internationales. En juillet 2017, la France, l’Allemagne et l’Union européenne ont annoncé le lancement de l’Alliance Sahel. Ils ont été rejoints par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Programme des Nations Unies pour le développement. L’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Luxembourg, le Danemark et les Pays-Bas ont aussi confirmé leur participation.
Prolongement des 52 années de présence de la BEI au Sahel
Depuis 1968, la BEI soutient des investissements à long terme dans la région du Sahel, consacrant plus de 1 milliard d’EUR au financement de projets dans les infrastructures et le secteur privé.
Citons notamment des investissements porteurs de changements pour un accès à l’eau propre salubre dans les capitales du Burkina Faso, du Mali et du Niger, des investissements ayant trait à l’agriculture au Tchad et le renforcement des liaisons de télécommunications et de transport en Mauritanie.
L’année dernière, la BEI a prêté plus de 3 milliards d’EUR à l’appui de nouveaux investissements publics et privés sur le continent africain.