- Un financement de 1,128 milliard d’euros pour des investissements dans les systèmes de métro et de tramway du Caire et d’Alexandrie
- La première tranche de 600 millions d'EUR a été signée.
- Les systèmes de transport urbain contribueront à réduire les émissions dans les deux grandes villes.
La Banque européenne d'investissement (BEI) et la République arabe d’Égypte ont signé un accord portant sur un montant de 1,128 milliard d’euros à l’appui d’investissements dans la remise en état et l’extension des systèmes de métro et de tramway d’Alexandrie et du Caire. Le financement de la BEI contribuera à accroître la disponibilité et la qualité des systèmes de transport public dans les deux villes, où vivent et travaillent entre 30 et 35 % de la population du pays. Cette nouvelle opération est conforme aux objectifs de la Banque de l’UE en matière d’action pour le climat et soutient les priorités nationales du gouvernement égyptien.
Le financement de la BEI concernera trois projets de grande envergure dans le secteur des transports. Le premier investissement soutiendra la remise en état et l’extension la ligne de tramway El-Raml, d’une longueur de 13,8 km, à Alexandrie. Le deuxième portera sur la restauration et la transformation d’une ligne ferroviaire urbaine d’une longueur de 22 km sous-utilisée à Alexandrie en une ligne de métro à haute fréquence (métro vers Aboukir), avec l’ajout de points d’arrêt et l’amélioration de la sécurité routière par la suppression de passages à niveau. Le troisième couvrira la remise en état de la ligne 2 du métro du Caire, longue de 23 km, qui est en exploitation depuis 23 ans et nécessite des travaux urgents de modernisation de ses systèmes électriques et mécaniques.
La convention de financement de la BEI sera signée en deux tranches : la première tranche de 600 millions d’euros l’a été ce jour, tandis que la seconde, de 528 millions d’euros, le sera au début de l’année prochaine. La structure de l’opération mise en place par la BEI permet au gouvernement égyptien d’obtenir le financement nécessaire à des projets de transport urbain de grande envergure à des conditions financières concurrentielles proposées au titre du mandat de prêt extérieur de l’Union européenne (2014-2020).
Outre le financement de la BEI, des aides non remboursables ont été fournies pour l’assistance technique et les services de conseil pour la préparation des trois projets dans le cadre l’initiative Résilience économique de la BEI et de la plateforme d’investissement pour le voisinage de l’UE.
Ces investissements permettront de réduire les émissions de GES en raison du transfert modal attendu et contribueront ainsi à la réalisation de l’objectif de la Banque en matière d’action pour le climat ainsi qu’à la mise en œuvre des contributions prévues déterminées au niveau national de l’Égypte, telles que définies dans l’accord de Paris sur les changements climatiques de décembre 2015.
« Comprendre la valeur des infrastructures de transport est un élément essentiel de l’élaboration de politiques solidement étayées. Grâce à un projet qui profitera à plus d’un demi-million de passagers chaque jour, nous remodelons non seulement la géographie économique de l’Égypte, mais nous atteignons également les objectifs sociaux et environnementaux nécessaires pour stimuler une croissance durable. Nous apprécions notre partenariat avec la BEI. Celui-ci a été déterminant lorsqu’il s’est agi de repousser les limites des normes ESG afin de stimuler la coopération internationale dans différents secteurs, dont le secteur privé, et différents projets », a déclaré Rania A. Al-Mashat, ministre de la coopération internationale.
Le ministre des transports Kamel Al-Wazir a pour sa part confirmé que les projets qui bénéficieront d'un financement de la BEI seront la réhabilitation de la ligne de tramway d’El-Raml à Alexandrie (138 millions d’euros), la transformation de la ligne ferroviaire Abu Qir (Alexandrie) en une ligne de métro (750 millions d’euros) et la remise en état de la deuxième ligne (240 millions d’euros). Ces projets revêtent une grande importance pour le renforcement du système de transports publics à grande capacité, que les dirigeants politiques cherchent à développer de manière globale afin de fournir des services uniques à la population. Kamel Al-Wazir a également ajouté que le projet de développement de la ligne Abu Qir et de sa transformation en une ligne de métro et celui de la réhabilitation de la ligne El — Raml constitueront un tournant dans la politique de transport au sein du gouvernorat d’Alexandrie, soulignant que les dossiers de préqualification de la ligne Abu Qir et de sa transformation en une ligne de métro avaient fait l’objet d’un appel d’offres et que les documents relatifs à l’appel d’offres du projet El Raml étaient en voie d’achèvement.
Le ministre des transports a expliqué que le projet de réhabilitation de la deuxième ligne de métro s’inscrit dans le cadre du plan global mis en œuvre par son ministère pour moderniser les infrastructures des première et deuxième lignes du métro, grâce à une remise en état des systèmes d’électrification des signaux, des systèmes de communication et des systèmes centraux de contrôle, au renouvellement des voies ferrées, au renouvellement des ouvrages électromécaniques et à l’achat de nouveaux trains climatisés pour que l’ensemble de la flotte actuelle soit équipée de cette technologie. Et de conclure que « le ministère cherche à fournir des services uniques à tous les passagers. »
Flavia Palanza, directrice à la BEI, a commenté la signature en ces termes : « En tant que banque européenne du climat, la BEI accorde la priorité aux projets de transports urbains propres, tels que les tramways et les métros. Aujourd’hui, nous avons signé un accord de 1,128 milliard d’euros en faveur de cet objectif important de notre coopération avec le gouvernement égyptien. Ce financement de grande envergure répond aux objectifs ambitieux du gouvernement égyptien, qui veut améliorer la vie des citoyens en construisant des infrastructures de transport durables et en réduisant les émissions de CO2. La première tranche de 600 millions d’euros du soutien de la BEI est signée ce jour et nous prévoyons d’en signer la seconde au début de l’année prochaine. Nous attendons avec intérêt la mise en œuvre de ces projets d’investissement essentiels avec nos partenaires égyptiens et les autres institutions financières internationales. »
Pour sa part, Christian Berger, ambassadeur de l’Union européenne en Égypte, a déclaré que « la mobilité urbaine durable contribuera de manière générale au bien-être et à la qualité de vie. Le gouvernement égyptien et nos partenaires de la BEI ont déployé des efforts considérables pour mettre à la disposition des citoyens égyptiens des transports verts, abordables et sûrs, afin de faciliter les déplacements entre le domicile et le lieu de travail dans les zones urbaines connaissant une croissance dynamique. L’UE est déterminée à soutenir la croissance verte en Égypte, conformément à l’esprit du pacte vert pour l’Europe. Des transports respectueux de l’environnement, propres et durables ont un effet positif sur l’incidence environnementale et les coûts socioéconomiques. Ils recèlent aussi un fort potentiel en vue de la création d’emplois ».
Le financement de la BEI s’inscrit dans l’engagement plus large de la Banque en faveur du secteur des transports urbains en Égypte, progressivement renforcé au cours des dernières années. En 2012, la BEI a approuvé pour la ligne 3 du métro du Caire un prêt de 600 millions d’euros, en trois tranches de 200 millions d’euros chacune, respectivement en 2012, 2015 et 2016. En 2019, un autre financement de 350 millions d’euros a été approuvé pour la remise en état de la ligne 1 du métro du Caire.