- L’augmentation du coût de la vie ainsi que les préoccupations climatiques et environnementales figurent en tête des défis que les personnes interrogées au Canada entrevoient pour leur pays.
- Deux tiers des personnes interrogées estiment que le passage à une économie neutre pour le climat ne peut s’opérer que si l’on règle en parallèle la question des inégalités.
- La plupart pensent que les pouvoirs publics devraient indemniser financièrement les pays touchés par des changements climatiques auxquels ils n’ont pas contribué.
- Plus de trois quarts d’entre elles sont favorables à l’arrêt des subventions et des allégements fiscaux pour le secteur de l’aviation et toutes les entreprises à forte intensité de combustibles fossiles.
- Une majorité affirme qu’elle accepterait une augmentation de l’impôt sur le revenu pour aider les personnes aux revenus les plus faibles à s’adapter aux politiques liées au climat.
La Banque européenne d’investissement (BEI) lance aujourd’hui la sixième édition de son enquête sur le climat. Voici quelques-uns des résultats les plus frappants de cette enquête annuelle menée en août et septembre 2023. Organisée depuis 2018, l’enquête de la BEI sur le climat offre un aperçu des points de vue des populations des principales économies du monde sur les changements climatiques, avec plus de 30 000 personnes interrogées dans l’Union européenne, aux États-Unis, en Chine, en Inde, au Japon, au Royaume-Uni, aux Émirats arabes unis, au Canada et en Corée du Sud. Bras financier de l’Union européenne, la BEI est aussi le premier bailleur de fonds multilatéral au monde pour des projets à l’appui de l’action climatique.
Selon les résultats de l’enquête de la BEI sur le climat, après une nouvelle année difficile marquée non seulement par l’inflation, mais aussi par des vagues de chaleur et des sécheresses historiques, la population canadienne a pris conscience avec plus d’acuité de l’impact profond des changements climatiques et de la nécessité d’une action immédiate au Canada et dans le monde. Les personnes interrogées au Canada considèrent massivement l’augmentation du coût de la vie comme le principal défi à relever[1] (81 % la classent parmi les trois principales difficultés pour leur pays), devant l’impact des changements climatiques et la dégradation de l’environnement (53 % d’entre elles les regardent comme une préoccupation majeure).
Volonté d’une transition juste à l’échelle nationale et dans les pays à revenu faible
Les personnes interrogées ayant classé les inégalités de revenus au quatrième rang des principaux défis à relever après l’accès à la santé, la population canadienne en appelle majoritairement à la mise en œuvre de politiques justes pour répondre à l’urgence climatique. Elles sont 65 % à dire qu’une transition vers une économie sobre en carbone ne peut s’opérer que si l’on règle en parallèle la question des inégalités sociales et économiques.
Toutefois, seuls 50 % des personnes interrogées disent avoir confiance dans la capacité des pouvoirs publics à mener une telle transition climatique juste.
Concernant l’indemnisation des pays en développement pour les aider à faire face aux impacts des changements climatiques – qui devrait être un enjeu central de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques organisée en 2023 à Dubaï (COP 28) – la plupart des personnes interrogées au Canada sont favorables à une extension de l’aide au-delà de leurs frontières afin d’aider les pays les plus vulnérables aux changements climatiques et d’assurer à l’échelle mondiale une transition juste vers un avenir climatiquement neutre et résilient.
Une majorité de personnes interrogées (59 %) conviennent que le pays devrait indemniser financièrement les nations affectées pour les aider à lutter contre les changements climatiques.
[1] Les personnes interrogées devaient choisir à partir d’une liste de dix défis les trois qu’ils considèrent comme les plus importants pour leur pays : augmentation du coût de la vie, chômage, changements climatiques, dégradation de l’environnement, instabilité politique, inégalités de revenus, accès à la santé, migrations à grande échelle, cyberattaques et terrorisme.
Des taxes pour appuyer une transition juste
Les résultats de l’enquête montrent que 59 % des personnes interrogées au Canada seraient disposées à payer des impôts sur le revenu plus élevés pour aider les ménages aux revenus faibles à faire face au coût d’une transition écologique. Au total, 46 % accepteraient d’y consacrer entre 1 et 2 % de leurs revenus en plus et 13 % entre 5 et 10 %.
La grande majorité des personnes interrogées ont répondu être favorables à d’autres types de taxes liées au climat. Par exemple, 79 % ont déclaré être en faveur d’une réforme de la taxe sur les combustibles fossiles afin de donner un coup d’arrêt aux subventions et aux allégements fiscaux pour le secteur de l’aviation et toutes les entreprises à forte intensité de combustibles fossiles.
À propos de l’enquête de la BEI sur le climat
La Banque européenne d’investissement (BEI) a bouclé la sixième édition de son enquête sur le climat. Cette évaluation approfondie du sentiment de la population à l’égard des changements climatiques a été menée en partenariat avec la société d’études de marché BVA. La sixième édition de l’enquête de la BEI sur le climat vise à nourrir le débat général sur les comportements et les attentes en matière d’action en faveur du climat. Plus de 30 000 personnes y ont participé entre le 7 août et le 4 septembre 2023, avec un panel représentatif de personnes âgées d’au moins 15 ans pour chacun des 35 pays examinés (UE-27, États-Unis, Chine, Royaume-Uni, Inde, Japon, Corée du Sud, Canada et Émirats arabes unis).
À propos de la Banque européenne d’investissement
La Banque européenne d’investissement (BEI), dont les actionnaires sont les États membres de l’Union européenne (UE), est l’institution de financement à long terme de l’UE. Intervenant dans plus de 160 pays, elle met à disposition des financements à long terme pour des investissements de qualité qui contribuent à la réalisation des grands objectifs de l’UE.
En 2019, elle a adopté une version actualisée de sa politique de prêt dans le secteur de l’énergie, mettant un terme au financement de tous les projets énergétiques basés sur les combustibles fossiles sans dispositif de réduction des émissions, y compris le gaz naturel. La BEI a été la première banque multilatérale de développement à le faire.