- Jusqu’à présent, les entreprises de l’UE ont fait preuve d’une agilité remarquable pour faire face aux perturbations des chaînes d’approvisionnement.
- Le commerce intra-UE a tendance à protéger les entreprises contre les perturbations des échanges.
- L’innovation, la transition numérique, ainsi que l’amélioration de la gestion et de la productivité stimulent à la fois le développement des entreprises et leur résilience face aux chocs commerciaux.
La Banque européenne d’investissement (BEI), en collaboration avec la direction générale du marché intérieur, de l’industrie, de l’entrepreneuriat et des PME (DG GROW) de la Commission européenne, a publié ce jour un rapport intitulé «Navigating Supply Chain Disruptions:New Insights on the Resilience and Transformation of EU Firms» (Faire face aux perturbations des chaînes d’approvisionnement : nouvelles perspectives sur la résilience et la transformation des entreprises de l’UE).
Les conclusions, examinées ce matin lors d’un atelier à Bruxelles, viennent alimenter les discussions stratégiques en cours sur le renforcement des mesures visant à améliorer la résilience des chaînes d’approvisionnement de l’UE et à tenir compte des tensions géopolitiques et des considérations de sécurité économique.
Le rapport expose les défis urgents auxquels sont confrontées les entreprises de l’UE en raison des perturbations du commerce mondial dans la période post-pandémique, en soulignant la nécessité de réponses coordonnées de l’UE.
Les crises récentes ont révélé les vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement et mis en évidence des dépendances stratégiques. Le rapport montre que, pour 37 % des entreprises de l’UE, l’accès aux matières premières et aux semi-conducteurs est un obstacle majeur, tandis que 34 % disent avoir été touchées par des perturbations liées à la logistique et au transport.
Si seulement 22 % des entreprises qui dépendent uniquement des importations au sein de l’UE ont signalé des perturbations en matière de logistique et de transport, la proportion de celles qui dépendent d’importations en provenance de Chine et qui font part de perturbations similaires grimpe à 44 %.
Le rapport souligne également que les entreprises utilisant des intrants sur mesure sont plus susceptibles de subir des perturbations, tandis que les entreprises très productives ont davantage tendance à augmenter le niveau de leurs stocks qu’à réduire leurs importations.
Dans le même temps, les entreprises de l’UE intégrées dans les réseaux de production mondiaux ont fait preuve d’agilité et d’une capacité de transformation en réaction aux récentes perturbations des chaînes d’approvisionnement. Les entreprises répondent aux perturbations du commerce mondial en mettant en œuvre diverses stratégies d’ajustement. La gestion des stocks est la mesure la plus couramment adoptée. De nombreuses entreprises font aussi le choix de diversifier leurs partenaires commerciaux pour réduire leur dépendance.
En vue de renforcer la compétitivité de l’UE, il est essentiel de doter les entreprises de conditions-cadres prévisibles et d’un accès au financement leur permettant de diversifier leurs partenaires commerciaux et d’investir dans l’innovation.
Román Arjona, économiste en chef à la direction générale du marché intérieur, de l’industrie, de l’entrepreneuriat et des PME de la Commission européenne : « Les entreprises européennes mettent en place des stratégies pour s’adapter aux incertitudes actuelles. Ce rapport riche en enseignements nous permet de conclure que le marché unique est essentiel pour mettre en place des chaînes d’approvisionnement mondiales résilientes et protéger les entreprises des perturbations extérieures. »
Debora Revoltella, économiste en chef de la BEI : « La sécurité économique dépend de la capacité des entreprises de l’UE à faire face aux perturbations. Nos conclusions soulignent l’importance d’aider les entreprises à investir dans l’innovation et la transition numérique, tout en diversifiant leurs sources d’approvisionnement. Dans un paysage mondial en mutation rapide, le renforcement de la résilience n’est pas seulement une nécessité, mais un impératif stratégique pour consolider la compétitivité de l’économie de l’UE. »
Informations générales
À propos de la BEI
La Banque européenne d’investissement (BEI), dont les actionnaires sont les États membres de l’Union européenne (UE), est l’institution de financement à long terme de l’UE. Elle apporte des financements et un savoir-faire à l’appui de projets qui contribuent à la réalisation des objectifs de l’UE. Le Groupe BEI travaille en étroite collaboration avec des partenaires des secteurs public et privé pour soutenir les investissements durables, la création d’emplois, la croissance économique et l’innovation dans toute l’Europe.
À propos de la DG GROW
La direction générale du marché intérieur, de l’industrie, de l’entrepreneuriat et des PME (DG GROW) est le service de la Commission qui œuvre en faveur d’un marché unique ouvert, homogène et résilient, où les frontières sont ouvertes et où les biens et les services circulent librement. Elle soutient la compétitivité, la croissance et la résilience de l’économie de l’UE, tout en mettant l’accent sur le renforcement du leadership européen dans différents écosystèmes industriels.