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D’après une enquête de la BEI, près de deux tiers des Belges reconnaissent qu’ils devront adapter leur mode de vie du fait des changements climatiques

11 novembre 2024
©Allain Bachellier/ Getty images

Selon l’enquête annuelle sur le climat commandée par la Banque européenne d’investissement (BEI), la plupart des Belges reconnaissent la nécessité d’adapter leur mode de vie aux effets des changements climatiques. Les personnes interrogées classent les changements climatiques au deuxième rang des défis les plus importants auxquels leur pays est confronté, derrière l’augmentation du coût de la vie. Beaucoup sont convaincues qu’investir dans l’adaptation dès maintenant permettra d’éviter des coûts plus élevés à l’avenir.


Principales conclusions

  • 94 % des personnes interrogées en Belgique jugent important que leur pays s’adapte aux changements climatiques. Parmi elles, plus de la moitié (51 %) considèrent que cela doit devenir une priorité.
  • 81 % conviennent qu’il faut immédiatement engager des frais dans l’adaptation aux changements climatiques pour éviter des coûts encore plus élevés à l’avenir.
  • Toutefois, près de six personnes sur dix (57 %, chiffre proche de la moyenne de l’UE, à 60 %) n’ont toujours pas connaissance de l’existence de subventions publiques ou d’incitations financières visant à soutenir ces efforts.

Au cours de l’année 2024, la Belgique a été confrontée à des phénomènes météorologiques extrêmes, comme de violents orages et de fortes précipitations pendant l’été, entraînant des perturbations importantes à Bruxelles et dans la province d’Anvers en raison d’inondations. En outre, le pays a connu de très fortes chaleurs, les températures ayant grimpé à 30,5 °C en juillet. La Wallonie a également subi des phénomènes météorologiques violents et localisés. Fin septembre, une tornade a frappé la ville de Beauvechain, entraînant d’importants dégâts, notamment des toitures soufflées par le vent. Début janvier, une autre tornade a causé d’importants dégâts dans les communes de Wavre-Notre-Dame et de Putte (province d’Anvers).

Le coût économique des changements climatiques continue de grimper à mesure que la fréquence et la gravité des catastrophes naturelles s’intensifient. D’après les scientifiques, ces catastrophes vont induire des coûts de plus en plus élevés. Selon un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement[1], l’Europe est actuellement le continent qui se réchauffe le plus rapidement et les phénomènes météorologiques extrêmes devraient se multiplier à mesure que les températures mondiales augmentent. Cette intensification pose des difficultés importantes sur le plan des infrastructures et met en péril la stabilité de l’approvisionnement mondial en eau et en nourriture, soulignant ainsi le besoin urgent de déployer des stratégies globales d’adaptation aux changements climatiques.

La BEI a publié aujourd’hui sa septième enquête annuelle sur le climat, qui recueille les points de vue de plus de 24 000 personnes interrogées dans l’UE et aux États-Unis sur les changements climatiques. En Belgique, 1 008 personnes ont participé à cette enquête, qui a été menée en août 2024.

Une priorité nationale

Pour les Belges interrogés, les changements climatiques constituent le deuxième défi le plus important auquel leur pays est confronté, derrière l’augmentation du coût de la vie.

Dans ce contexte :

  • 94 % d’entre eux reconnaissent la nécessité de s’adapter aux changements climatiques (chiffre similaire à la moyenne de l’UE). Plus précisément, plus de la moitié (51 %, chiffre proche de la moyenne de l’UE, à 50 %) considèrent l’adaptation aux changements climatiques comme une priorité en Belgique pour les années à venir et 43 % pensent qu’elle est importante, mais pas prioritaire.

L’adaptation aux changements climatiques est également perçue comme une occasion à saisir sur le plan économique et comme un investissement à long terme pour le pays :

  • 85 % affirment qu’investir dans l’adaptation aux changements climatiques peut créer des emplois et stimuler l’économie locale.
  • 81 % estiment que l’adaptation aux changements climatiques nécessite des investissements immédiats pour éviter des coûts encore plus élevés à l’avenir.

Impact des changements climatiques et modification des modes de vie

Si les Belges interrogés reconnaissent les possibilités économiques associées aux mesures d’adaptation aux effets des changements climatiques, leur expérience personnelle de phénomènes météorologiques extrêmes les conforte dans leur sentiment qu’il faut agir sans délai :

  • 72 % (8 points de moins que la moyenne européenne) ont été confrontés à au moins un phénomène météorologique extrême au cours des cinq dernières années. Sur l’ensemble de la population, 40 % ont souffert de chaleur extrême et de vagues de chaleur, 31 % ont connu de violentes tempêtes ou des épisodes de grêle et 31 % ont subi des inondations (11 points de plus que la moyenne de l’UE).

Les conséquences des phénomènes météorologiques extrêmes sont à la fois concrètes et diverses.

  • 60 % des Belges interrogés ont déclaré avoir pâti d’au moins une conséquence directe de phénomènes météorologiques extrêmes (8 points de plus que la moyenne de l’UE). Sur l’ensemble de la population, 19 % ont subi des perturbations des transports et 18 % des dommages matériels (comme des toitures endommagées, des inondations, des glissements de terrain ou l’érosion des sols), alors que 18 % ont connu des problèmes de santé (comme des coups de chaleur ou des problèmes respiratoires).

Dans ce contexte, les Belges sont conscients de la nécessité de s’adapter :

  • 65 % (7 points de moins que la moyenne européenne) reconnaissent qu’ils devront adapter leur mode de vie du fait des changements climatiques.
  • 34 % pensent qu’ils devront déménager dans un endroit moins vulnérable aux changements climatiques, même à proximité (pour éviter les inondations, les incendies de forêt ou d’autres événements météorologiques extrêmes).
  • 21 % disent qu’ils devront déménager dans une région ou un pays plus froid (contre 28 % en moyenne dans l’UE).

Pour que les particuliers puissent s’adapter aux changements climatiques, il faut qu’ils soient bien informés. La plupart des Belges (63 %, mais 8 points de moins que la moyenne de l’UE, à 71 %) déclarent connaître les mesures qu’ils peuvent prendre pour adapter efficacement leur domicile et leur mode de vie. Toutefois, près de six personnes sur dix (57 %, chiffre proche de la moyenne de l’UE, à 60 %) n’ont toujours pas connaissance de l’existence de subventions publiques ou d’incitations financières visant à soutenir ces efforts.

Mesures d’adaptation à privilégier

Les Belges interrogés ont retenu les priorités clés suivantes pour l’adaptation aux changements climatiques à l’échelle locale (ils pouvaient choisir jusqu’à trois réponses dans la liste) :

  • Améliorer les infrastructures, par exemple au moyen de meilleurs systèmes d’évacuation des eaux, d’ouvrages de protection contre les inondations, d’abris anti-tempête ou de réseaux électriques résilients (45 %, soit 6 points de plus que la moyenne de l’UE, à 39 %)
  • Refroidir les villes (37 %, soit 5 points de moins que la moyenne de l’UE, à 42 %)
  • Planter de la végétation plus résistante aux changements climatiques (35 %)

Quant à la question de qui devrait régler la note de l’adaptation aux changements climatiques (les personnes interrogées pouvaient choisir jusqu’à trois réponses dans la liste) :

  • Un peu plus d’un tiers (35 %) estiment que les coûts devraient être supportés par les entreprises et les industries qui contribuent le plus aux changements climatiques ;
  • Un quart (26 %, soit 6 points de moins que la moyenne de l’UE, à 32 %) pensent que tout le monde devrait mettre la main au portefeuille à parts égales.
  • 19 % affirment que les plus riches devraient supporter les coûts au moyen d’impôts plus élevés.

Pour ce qui est de définir qui devrait bénéficier en premier lieu de l’aide à l’adaptation (les personnes interrogées pouvaient choisir jusqu’à trois réponses dans la liste) :

  • 25 % (3 points de moins que la moyenne de l’UE, à 28 %) pensent que la priorité devrait être donnée aux personnes âgées.
  • 40 % (2 points de plus que la moyenne de l’UE) estiment que tout le monde devrait en bénéficier sur un pied d’égalité.
  • 21 % estiment que les personnes vivant dans des régions à haut risque devraient être les premières à bénéficier de l’aide.

La question de savoir à quels bénéficiaires doit aller l’aide à l’adaptation va au-delà des priorités nationales. Une majorité (55 %, chiffre proche de la moyenne de l’UE, à 57 %) de Belges reconnaissent la nécessité de soutenir les efforts mondiaux d’adaptation et estiment que leur pays devrait faire davantage pour aider les pays en développement les plus vulnérables à s’adapter aux effets de plus en plus importants des changements climatiques.

Informations générales

Groupe BEI

La Banque européenne d’investissement (BEI), dont les actionnaires sont les États membres de l’Union européenne (UE), est l’institution de financement à long terme de l’UE. Elle accorde des financements à l’appui d’investissements de qualité qui concourent à la réalisation des grands objectifs de l’UE. Les projets appuyés par la BEI renforcent la compétitivité, stimulent l’innovation, encouragent le développement durable, améliorent la cohésion sociale et territoriale, et soutiennent une transition juste et rapide vers la neutralité climatique.

En 2023, le Groupe BEI, qui comprend également le Fonds européen d’investissement (FEI), a signé un total de 88 milliards d’euros de nouveaux financements, dont 90 % dans l’Union européenne. Ces engagements devraient contribuer à mobiliser environ 320 milliards d’euros d’investissements ainsi qu’à soutenir 400 000 entreprises et 5,4 millions d’emplois.

Tous les projets financés par le Groupe BEI sont conformes à l’accord de Paris sur le climat. Le Groupe BEI ne finance pas les investissements dans les combustibles fossiles. Il est en bonne voie pour honorer l’engagement qu’il a pris dans sa Feuille de route de la banque du climat, à savoir soutenir la mobilisation de 1 000 milliards d’euros d’investissements en faveur de l’action pour le climat et de la durabilité environnementale au cours de la décennie 2021-2030. Plus de la moitié des financements annuels du Groupe BEI soutiennent des projets contribuant directement à l’atténuation des changements climatiques et à l’adaptation à leurs effets, ainsi qu’à la création d’un environnement plus sain.

Environ 50 % des financements de la BEI au sein de l’Union européenne bénéficient aux régions relevant de l’objectif de cohésion, où le revenu par habitant est moins élevé. La Banque démontre ainsi sa détermination à favoriser une croissance inclusive et la convergence des niveaux de vie.

La BEI et l’adaptation aux changements climatiques en Belgique

En Belgique, la BEI soutient, aux niveaux local, régional et national, des projets d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de leurs effets qui ont une incidence directe sur le quotidien des citoyennes et citoyens, ainsi que des entreprises. En 2023, le Groupe BEI a investi un montant record de 2,4 milliards d’euros en Belgique, dont près de 80 % dans des projets consacrés à l’action pour le climat et la durabilité environnementale.

Nous renforçons la capacité de production d’énergies renouvelables, investissons dans des technologies vertes qui facilitent l’intégration des énergies propres dans le réseau et soutenons des projets d’efficacité énergétique pour rendre plus durables les immeubles de bureaux et les logements particuliers. Nous menons des investissements dans des solutions de mobilité durable, en nous associant aux pouvoirs publics pour élaborer et mettre en œuvre des projets de transports publics à faibles émissions comme le métro et le tramway (par exemple, la nouvelle ligne de métro à Bruxelles et le tramway à Liège). En outre, nous nous associons au secteur privé pour soutenir également des projets de rénovation urbaine et des solutions de mobilité durable comme des transports routiers plus sûrs et à faibles émissions de carbone.

Nous collaborons avec des banques commerciales et des établissements financiers pour veiller à ce que les PME puissent accéder aux financements dont elles ont besoin pour investir dans l’efficacité énergétique, l’adaptation aux changements climatiques et l’accélération de la transition écologique. En soutenant aujourd’hui un large éventail de projets d’investissement, nous voulons aider la Belgique à devenir plus résiliente face aux défis climatiques tout en garantissant des bienfaits pour sa population.

Enquête de la BEI sur le climat

La Banque européenne d’investissement (BEI), qui est la banque du climat, publie aujourd’hui la septième édition de son enquête sur le climat. Depuis 2018 et grâce aux réponses apportées par plus de 24 000 participants, l’enquête fournit un aperçu du sentiment des citoyennes et citoyens de l’Union européenne et des États-Unis à l’égard des changements climatiques. Cette édition de l’enquête a été réalisée en ligne (par ordinateur, tablette ou téléphone portable) par BVA Xsight, du 6 au 23 août, dans les 27 pays de l’Union européenne et aux États-Unis. Vous trouverez ici de plus amples informations sur la méthodologie adoptée.


[1] L’Europe n’est pas préparée à l’augmentation rapide des risques climatiques | Page d’accueil de l’Agence européenne pour l’environnement (europa.eu)

Contact

Sabine Parisse

Tim Smit

Bruno Hoyer

Référence

2024-408-FR

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