Lors des réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), qui se sont tenues la semaine dernière à Washington DC, une délégation de la BEI a rejoint d’autres institutions financières, des autorités nationales et des partenaires régionaux pour discuter de la réponse à apporter face aux défis mondiaux actuels. Le renforcement des partenariats est l’un des thèmes qui ont trouvé un écho dans cette enceinte.
La délégation était conduite par le président de la BEI, Werner Hoyer, ainsi que par les vice-présidents Ambroise Fayolle, Teresa Czerwińska, Ricardo Mourinho et Thomas Östros. La guerre en Ukraine, l’action pour le climat et la réforme des banques multilatérales de développement (BMD) figuraient parmi les principaux points inscrits à l’ordre du jour.
Soutien à l’Ukraine
À l’occasion de la troisième table ronde ministérielle sur le soutien à l’Ukraine, le président Hoyer a présenté la nouvelle initiative de la Banque « EU for Ukraine », qui prévoit la création d’un fonds fiduciaire permettant aux États membres de l’UE, à la Commission européenne, ainsi qu’à d’autres pays et donateurs de soutenir la reconstruction et le redressement en Ukraine.
« La survie de l’Ukraine ne dépend pas que des munitions et des armes, mais aussi du maintien de l’économie. C’est là notre priorité », a-t-il déclaré.
À l’issue de la table ronde, le président Hoyer et la vice-présidente Czerwińska ont rencontré Denys Shmyhal, le Premier ministre ukrainien, qui s’est félicité du soutien de la Banque.
Denys Shmyhal : « Un soutien international doit être apporté d’urgence pour financer un relèvement rapide en Ukraine. Selon la deuxième évaluation rapide des dommages et des besoins, le montant nécessaire pour la reconstruction et le redressement du pays est estimé à 14 milliards de dollars en 2023. Les domaines prioritaires sont l’énergie, le logement, les infrastructures critiques et sociales, ainsi que le secteur privé. Et la nouvelle initiative de la BEI “EU for Ukraine” peut jouer un rôle important dans la remise en état de l’Ukraine, qui subit les conséquences dévastatrices de l’agression militaire. »
Partenariats mondiaux
La BEI a également signé deux accords distincts avec l’International Development Finance Corporation des États-Unis (DFC) et le World Resources Institute (WRI), qui soulignent son engagement en faveur de partenariats mondiaux.
Le 13 avril, la BEI et la DFC ont signé un protocole d’accord visant à encourager la collaboration entre les États-Unis et l’Europe en vue de soutenir de nouveaux investissements mondiaux dans des domaines tels que les changements climatiques, la sécurité énergétique, les technologies de l’information et de la communication (TIC), ainsi que la santé.
Le président Hoyer a salué l’accord qu’il qualifie de partenariat transatlantique en action, tandis que le PDG de la DFC, Scott Nathan, a déclaré « se réjouir à la perspective d’une collaboration plus étroite avec la BEI ».
Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la Commission européenne, a également contribué à la conclusion de l’accord.
Valdis Dombrovskis : « Nous tenons aujourd’hui un engagement important pris par le Conseil du commerce et des technologies UE-États-Unis de soutenir les économies émergentes et en développement par des investissements stratégiques. Ce protocole d’accord avec la BEI et la DFC met l’accent, entre autres, sur le financement des infrastructures numériques, la cybersécurité et la connectivité sécurisée. Il témoigne de l’objectif transatlantique, fondé sur nos valeurs communes, de générer un impact positif à l’échelle mondiale et je me réjouis à la perspective d’autres initiatives de ce type. »
Plus tard dans la semaine, la BEI et le WRI ont uni leurs forces. Le 15 avril, le vice-président Fayolle et le PDG du WRI, Ani Dasgupta, ont signé un protocole d’accord en vue de soutenir l’action pour le climat, la biodiversité et les solutions fondées sur la nature dans les pays les moins avancés.
« L’accord signé ce jour permettra au World Resources Institute et à la Banque européenne d’investissement de mettre à profit leurs forces respectives pour accroître la sensibilisation et préparer le terrain pour des projets qui pourraient être financés par des bailleurs de fonds comme la BEI, et ainsi faire en sorte que la science et la finance agissent ensemble pour un impact maximum, » a déclaré Ambroise Fayolle.
Outre les accords avec la DFC et le WRI, les délégués de la BEI ont tenu des réunions bilatérales avec des dirigeants et des ministres de haut niveau de plusieurs pays partenaires, mettant en évidence le rôle clé de BEI Monde dans le soutien à leur résilience nationale.
Les délégués de la BEI se sont entretenus notamment avec Mia Mottley, Première ministre de la Barbade, Rania Al Mashat, ministre égyptienne de la coopération internationale, et Zeina Toukan, ministre jordanienne de la planification et de la coopération internationale, d’une série de questions, parmi lesquelles les investissements dans des projets axés, par exemple, sur la gestion de l’eau et les transports durables pour soutenir la résilience face aux changements climatiques de leurs pays respectifs.
Réforme des BMD
La réforme des BMD était également inscrite au premier rang des priorités, en particulier lorsqu’il s’agit de répondre plus efficacement aux besoins des pays les plus vulnérables du monde. À cette fin, les délégués de la BEI, dont les vice-présidents Fayolle, Östros et Mourinho, se sont entretenus avec les dirigeants de la Barbade, du Costa Rica et du Rwanda. Ces pays en première ligne face aux changements climatiques bénéficieront en priorité du nouveau Fonds pour la résilience et la durabilité du FMI.
S’exprimant lors du 10e dialogue ministériel du V20 organisé par le FMI, le vice-président Fayolle s’est félicité de l’initiative du FMI, dont la BEI est un partenaire clé. Il a assuré les représentants du groupe des 20 pays les plus vulnérables (V20) que la BEI était à l’écoute de leurs besoins. Plus tôt dans la semaine, la délégation de la BEI a également rencontré le président du V20, Mohamed Nasheed, pour aborder des questions telles que les financements en monnaie locale et les garanties en matière de restructuration de dette pour les pays du V20.
La participation de la BEI aux réunions de printemps s’est conclue par la tenue, le 15 avril, de la réunion des responsables des BMD, au cours de laquelle le président Hoyer a mené une discussion en faveur d’un recours accru au consortium chargé de la base de données sur les risques des marchés émergents, fondé par la BEI et la Société financière internationale (IFC – Groupe de la Banque mondiale) en 2009. Le président Hoyer a affirmé qu’un élargissement de l’accès à la base de données à d’autres investisseurs améliorerait la compréhension du paysage de l’investissement dans des domaines spécifiques.
Regardez les entretiens du président Hoyer sur CNBC International TV et Quest Means Business – CNN.