Alors que le Royaume-Uni s’apprête à quitter la Banque européenne d’investissement (BEI), parallèlement à son retrait de l’Union européenne, le président de la BEI, Werner Hoyer, a exprimé ses regrets au sujet du Brexit, se réjouissant néanmoins de l’appui solide de l’UE des 27 et de l’engagement constructif du Royaume-Uni lors des négociations de sortie.
Le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne met automatiquement un terme à son statut de membre de la BEI et à sa participation à hauteur de 16,11 % au capital souscrit de la Banque.
« Faire partie du Groupe BEI est l’un des avantages majeurs de l’adhésion à l’Union européenne. Depuis 1973, nous avons soutenu des investissements porteurs de changements, amélioré les perspectives économiques, aidé les petites entreprises et renforcé les infrastructures sociales dans l’ensemble du Royaume-Uni », a déclaré le président Hoyer.
« Je déplore vivement la décision du peuple britannique de quitter l’Union européenne », a-t-il ajouté. « Le drapeau devant la fenêtre de mon bureau va me manquer, tout comme la contribution éclairée apportée au fil des ans par les membres du Conseil d’administration et les vice-présidents britanniques aux travaux du Groupe BEI et à l’ADN de l’organisation.
Je me réjouis à la perspective d’une nouvelle forme de relation avec le Royaume-Uni, qui devrait refléter notre communauté d’objectifs sans pareil ainsi que la solide relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Ce lien gardera à jamais sa force particulière et son importance fondamentale pour les deux parties.
Je souhaite également remercier Michel Barnier et son équipe, ainsi que leurs homologues britanniques, pour leur coopération constructive dans les efforts visant à garantir que le rôle unique de la BEI en tant que banque de l’UE ne soit pas mis à mal par le Brexit », a-t-il encore ajouté.
La quote-part de capital du Royaume-Uni remplacée à minuit
L’an dernier, les gouverneurs de la Banque européenne d’investissement, à savoir les ministres européens des finances, ont convenu à l’unanimité que la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ne porterait atteinte ni à l’activité de financement ni au modèle économique de la BEI.
La part du Royaume-Uni dans le capital de la BEI avant le Brexit s’établit à 3,5 milliards d’euros pour le capital versé et à 35,7 milliards d’euros pour le capital exigible. Le capital exigible du Royaume-Uni disparaît le jour de sa sortie de l’UE et est remplacé par un engagement du Royaume-Uni au titre du capital exigible.
Le 1er mars 2020, deux États membres, la Roumanie et la Pologne, augmenteront leur quote-part du capital, dotant la BEI d’un capital supérieur à celui dont elle disposait avant le Brexit.
Le Royaume-Uni restera toutefois engagé pour les opérations de la BEI existant avant sa sortie de l’UE. Son engagement diminuera à mesure que l’encours de la BEI d’avant le Brexit décroîtra.
La BEI remboursera les 3,5 milliards d’euros de capital versé par le Royaume-Uni en douze annuités, après la prise d’effet du Brexit.
Le Brexit n’aura pas d’incidence sur la note AAA de la BEI et du FEI
La décision du Royaume-Uni de quitter l’UE n’aura pas d'incidence notable sur la note de crédit AAA dont bénéficient la BEI et le FEI.
Les agences de notation reconnaissent l'appui solide des 27 États membres actionnaires restants, qui ont convenu de remplacer la part du Royaume-Uni dans le capital souscrit de la BEI le 31 janvier à minuit.
Les contrats conclus pour des projets au Royaume-Uni seront respectés
Le Groupe BEI honorera pleinement les contrats de financement en place pour les projets et les investissements au Royaume-Uni.
Le futur rôle du Groupe BEI au Royaume-Uni
Aucune discussion concernant l’engagement futur du Groupe BEI au Royaume-Uni n’a eu lieu durant les négociations sur le règlement financier. L’Union européenne prend acte du souhait du Royaume-Uni d’explorer les possibilités en ce sens.