Les défis mondiaux du développement et des migrations ne peuvent être relevés efficacement que si les banques multilatérales de développement (BMD) coopèrent encore plus étroitement : c'est ce qu’a souligné vendredi dernier Werner Hoyer, président de la BEI, dans le contexte des assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qui se déroulent à Washington. « La BEI croit fermement au multilatéralisme et aux structures coopératives » a déclaré le président de la Banque européenne d’investissement lors d’une table ronde à laquelle participaient des responsables d’autres grandes BMD au siège de la Banque mondiale. « La BEI est disposée à collaborer étroitement avec d’autres BMD. »
Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale, a renchéri en assurant : « Nous devons nous appuyer sur cette famille que forment les BMD et à laquelle nous appartenons. Veiller à ce que le multilatéralisme reste bien en vie et d’actualité, voilà notre mission ».
Moins de subventions, davantage de prêts
Les défis liés au développement ont fait l’objet d’un débat lors de cette table ronde. « Nous ne pourrons pas atteindre les objectifs de développement durable sans mobiliser le secteur privé et parler la même langue » a affirmé M. Hoyer. « Nous devons dépenser moins en aides non remboursables et en subventions et davantage en prêts et en garanties afin d’être en mesure de partager les risques » a-t-il recommandé, tout en évoquant un changement de paradigme dans les politiques de développement. À cette fin, la BEI doit tirer des conclusions de son expérience avec le plan Juncker.
« Nous devons être prêts à tirer des enseignements mutuels de nos opérations dans les régions dans lesquelles nous avons peut-être moins d’expérience » a ajouté Werner Hoyer. Les BMD coopèrent de plus en plus pour mesurer l’impact de leurs activités et échanger leurs meilleures pratiques. La base de données internationale sur les marchés émergents (GEM) est un exemple réussi d’une telle collaboration.
Établie en 2009 par la BEI et par la Société financière internationale du Groupe de la Banque mondiale, elle contient des données issues des BMD et d’autres institutions financières internationales sur les défauts de paiement, les pertes et les recouvrements afin d’améliorer l’évaluation des opportunités d’investissement et la gestion des risques, sur les marchés émergents.