Werner Hoyer, président de la BEI, et António Guterres, secrétaire général des Nations unies, se sont rencontrés en marge du Forum du Conseil économique et social des Nations unies sur le suivi du financement du développement, qui s’est tenu cette semaine à New York. La discussion a porté sur la manière dont la BEI peut soutenir la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), contribuer à améliorer le fonctionnement des banques multilatérales de développement (BMD) et renforcer encore son propre partenariat avec les organes des Nations unies.
Le président Hoyer a assuré au secrétaire général Guterres que la création de BEI Monde – la branche du Groupe BEI spécialisée dans le financement du développement et les partenariats internationaux – favorisait déjà des relations plus étroites et plus efficaces avec des partenaires clés des Nations unies, tels que l’OMS pour renforcer les soins de santé primaires, le FIDA pour accroître la sécurité alimentaire et le PNUD pour soutenir la reconstruction en Ukraine.
Après la réunion au siège de l’ONU, le président Hoyer a déclaré : « Je suis plus que jamais convaincu que nos deux institutions sont en profonde cohérence l’une avec l’autre, s’agissant en particulier de l’importance de réaliser les ODD et de contribuer à mobiliser les acteurs du développement en vue d’une action commune. »
Les partenaires de la BEI présents à New York – parmi lesquels les Nations unies, l’Union européenne et les représentants des États membres sur place – ont souligné l’importance de maintenir cette dynamique pour concrétiser les ambitions mondiales sur les plans des ODD et du climat.
Le président Hoyer s’est rendu au Forum des Nations unies sur le suivi du financement du développement directement après les réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du FMI, qui se sont tenues à Washington et ont été dominées par le ralentissement de la croissance mondiale, la guerre en Ukraine et la réforme des BMD. Le président Hoyer a été rejoint à New York par une petite délégation de la BEI comprenant le directeur exécutif faisant fonction de BEI Monde, Markus Berndt.
Pendant les deux jours qu’a duré le forum, des manifestations, à l’exemple du Salon de l’investissement dans les ODD et d’une session extraordinaire du Conseil économique et social des Nations unies, ont mis l’accent sur la nécessité pour les secteurs public et privé de s’associer en vue de la réalisation des objectifs de développement durable. La BEI a présenté son expérience et, en particulier, les moyens innovants qu’elle déploie pour attirer des investisseurs du secteur privé dans le but d’atteindre le niveau de financement nécessaire face à l’ampleur des défis auxquels la communauté mondiale est confrontée.
Le président Hoyer a mis en avant le rôle de la BEI dans le partenariat bleu pour la Méditerranée, lancé lors de la COP27 avec l’Union pour la Méditerranée, la BERD et la Commission européenne, afin de soutenir l’économie bleue dans le bassin méditerranéen.
Le président Hoyer a également mis en lumière les travaux de l’initiative Clean oceans lors de la manifestation parallèle « Quelles solutions peut offrir le financement d’une économie océanique durable ? », organisée par le Portugal et l’OCDE.
« Nous nous attaquons à la pollution plastique avant qu’elle n’atteigne les mers et les océans. Nous avons déjà doublé l’objectif de financement de cette initiative, qui a été porté de 2 milliards d’EUR à 4 milliards d’EUR d’ici 2025. Nous parviendrons à nos fins », a-t-il déclaré.
Le président Hoyer et Markus Berndt ont présenté à l’administrateur du PNUD, Achim Steiner, l’initiative « EU for Ukraine » (EU4U), récemment approuvée par la BEI. Ils ont souligné combien le partenariat avec le PNUD avait été crucial pour permettre aux équipes de la BEI de mettre sur pied aussi rapidement des mesures de reconstruction et de soutien en Ukraine après l’invasion par la Russie en février 2022. Une nouvelle réserve de projets pour des écoles, des hôpitaux et des logements en Ukraine est en préparation ; la BEI et le PNUD devraient de nouveau collaborer pour que les investissements se traduisent concrètement sur le terrain dans cet environnement extrêmement difficile.
Un élément clé de l’initiative EU4U est la création d’un fonds dédié qui mettra à disposition un rehaussement de crédit et des subventions à l’investissement pour les prêts de la BEI. Il s’accompagnera d’une enveloppe d’assistance technique de 100 millions d’EUR pour aider à la préparation des projets sur le terrain.
En parallèle, le chef de la délégation de l’UE auprès des Nations unies, Olof Skoog, et son équipe ont organisé plusieurs réunions avec des représentants permanents des États membres de l’UE auprès des Nations unies, ainsi qu’avec des ambassadeurs de pays d’Afrique. Ils ont exposé le rôle de la BEI en tant que banque de l’UE dans le soutien à la stratégie Global Gateway de l’UE, dont l’objectif premier est d’investir dans des projets qui appuient l’action pour le climat, l’amélioration des soins de santé, la connectivité numérique ainsi que l’énergie et les transports verts.
« La réalisation des objectifs de développement durable est naturellement au cœur de la stratégie Global Gateway – c’est la raison pour laquelle notre action, chez BEI Monde, cadre si bien avec l’approche des Nations unies. Notre ambition est de mobiliser d’ici 2028 au moins 100 milliards d’EUR d’investissements dans le cadre de l’initiative Global Gateway, de concert avec nos partenaires régionaux dans le monde et d’autres institutions et des États membres de l’UE », a déclaré Markus Berndt.