Discours du vice-président Ambroise Fayolle à la réunion de haut niveau consacrée aux océans organisée par le Pacte mondial des Nations unies.  

  Plus d’informations sur la participation de la BEI à la 78e session de l’AGNU


Seul le discours prononcé fait foi.


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Mesdames, Messieurs, chers collègues et leaders de l’action pour le climat,

C’est pour moi un grand plaisir de me joindre à vous aujourd’hui à l’occasion de cette réunion de haut niveau consacrée aux océans.

La santé des océans, mers et zones côtières est essentielle au bien-être économique et sociétal. Prenons un seul chiffre significatif à titre d’illustration : ces milieux absorbent 90 % de la chaleur excédentaire générée par les émissions de gaz à effet de serre.

Les répercussions des changements climatiques et de la perte de biodiversité, et la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires freinent la reprise économique après la pandémie de COVID-19. La bonne santé des océans est la clé pour résoudre bon nombre des problèmes auxquels nous sommes confrontés.

Or les océans sont menacés. Et cela met aussi en danger la santé humaine et les économies locales. Selon le PNUD, chaque année, le coût socioéconomique de la mauvaise gestion des océans représente 1 000 milliards de dollars.

Le réchauffement climatique modifie de façon irréversible les océans et la cryosphère. Il altère les conditions de vie pour les écosystèmes et l’humanité. Les projections indiquent que le niveau des mers va s’élever et que les océans vont se réchauffer au fil du siècle, quel que soit le scénario d’émissions considéré.

 

Nous faisons face à une « urgence océanique », et il nous faut inverser la tendance. Parmi les objectifs de développement durable, c’est l’ODD 14, consacré à la vie aquatique, qui est le moins financé.

Les institutions financières doivent ouvrir la marche en investissant dans des économies océaniques durables pour l’alimentation ou les énergies renouvelables. Nous devons investir dans une plus grande protection des océans passant par la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Nous devons réduire la pollution océanique et construire des infrastructures côtières à l’épreuve des changements climatiques. Les institutions et marchés financiers jouent un rôle central dans la mobilisation de financements privés. La BEI contribue au développement d’une économie bleue durable par son activité de prêt, les conseils qu’elle prodigue et les partenariats clés qu’elle met en place.

Dans son rôle de banque européenne du climat, elle agit face à la menace qui pèse sur les écosystèmes marins et côtiers dans le cadre de sa Feuille de route de la banque du climat, reconnaissant le rôle des océans et la nécessité d’investir davantage pour relever les défis grandissants que représentent notamment la pollution et la perte de biodiversité. La Banque soutient des solutions marines à faibles émissions de carbone, la résilience côtière face aux effets des changements climatiques, la préservation et la restauration du capital naturel des océans, ainsi que l’innovation, l’éducation et la recherche publique en lien avec les océans. Depuis 2018, elle a accordé des prêts à l’appui de l’économie bleue durable pour un montant total de 6,7 milliards d’euros, et mobilisé ainsi 23,8 milliards d’euros d’investissements. Elle propose également des offres de financement sur mesure destinées aux PME, ces entreprises qui jouent un rôle de premier plan dans la mise au point de solutions pour une économie bleue durable et sont les forces motrices de l’innovation.

 

Mesdames, Messieurs, chers collègues et amis,

La collaboration est essentielle pour changer la façon dont l’humanité considère les océans. En 2017, la BEI a établi les Principes de financement de l’économie bleue en collaboration avec le Fonds mondial pour la nature (WWF), la Commission européenne et le World Resources Institute. Ces principes délimitent le premier cadre mondial qui oriente le financement de l’économie océanique par les secteurs public et privé sur la voie du développement le plus durable. En 2018, nous avons lancé l’initiative Clean Oceans pour lutter contre la pollution plastique des océans en collaboration avec d’autres partenaires européens. En 2022, nous avons doublé l’objectif de l’initiative pour le porter à 4 milliards d’euros. En début de mois, nous avons lancé, avec l’Agence française de développement, un appel aux banques publiques de développement en faveur d’une action positive pour les océans. Huit banques publiques de développement se sont associées à notre initiative. Nous allons prochainement engager un nouveau partenariat pour l’économie bleue pour la mer Méditerranée, avec la BERD, l’Union pour la Méditerranée et la Commission européenne.

En amont de la conférence des Nations unies sur les océans, qui se déroulera en 2025, la BEI se tient prête à apporter sa contribution. Œuvrons ensemble pour la santé des océans !

Je vous remercie pour votre attention.