Le président Werner Hoyer a prononcé son allocution de clôture lors de la table ronde des entreprises UE-ALC 2023 organisée en marge du sommet UE-CELAC.


Seul le discours prononcé fait foi.


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Excellences, Mesdames et Messieurs, 

Merci beaucoup pour votre invitation. Je suis très heureux d’être avec vous aujourd’hui. C’est merveilleux de voir de tels participants de haut niveau venus des deux côtés de l’Atlantique. Je tiens tout particulièrement à remercier la Commission européenne, la Banque interaméricaine de développement et la Société andine de développement, pour l’organisation de cette table ronde des entreprises qui est une excellente plateforme pour promouvoir un partenariat sur un pied d’égalité entre les deux régions.

L’Amérique latine, les Caraïbes et l’Europe sont liées d’une manière unique. Culturellement, économiquement et politiquement. Changements climatiques, inégalités économiques, menaces pesant sur le multilatéralisme : nous sommes confrontés aux mêmes défis et nous pouvons, pour les relever, nous appuyer sur nos valeurs communes que sont  la liberté individuelle, l’état de droit et les droits humains.

L’Union européenne est le plus grand investisseur en Amérique latine et dans les Caraïbes et le deuxième partenaire commercial de la région. Au-delà des indicateurs, cela signifie que le développement économique d’une région a un impact direct sur la prospérité de l’autre. Et, dans les années à venir, ces relations économiques continueront de prendre de l’ampleur. Car, nous allons, à mon avis, connaître un véritable boom.

Et l’un de ses moteurs principaux sera la lutte contre les changements climatiques.

Le temps presse, et nous nous rendons compte – les changements étant déjà sous nos yeux – que l’unique solution consiste à décarboner le plus rapidement possible à l’aide de technologies innovantes et efficaces, et à préserver les écosystèmes et les moyens de subsistance. 

Les entreprises des deux régions sont toujours plus nombreuses à voir les changements climatiques non seulement comme une menace, mais aussi comme une occasion à saisir.

Je crois que l’Europe peut tirer de précieux enseignements de ce qui se passe en Amérique latine : la région peut se prévaloir de l’un des bilans énergétiques les plus exemplaires au monde, avec près de la moitié de son électricité provenant de sources vertes grâce à son potentiel gigantesque en matière d’énergies renouvelables !  

Et ce potentiel s’étend bien au-delà du secteur de l’énergie. Je pense notamment aux actifs naturels et aux matières premières.

J’estime qu’il existe une base très solide pour développer nos liens davantage afin d’unir nos forces et d’atteindre nos objectifs communs, pour renforcer une coopération entre égaux et pour multiplier les investissements là où ils sont les plus nécessaires. J’y reviendrai dans un instant. 

En tant que banque de l’UE, à l’échelle mondiale, la Banque européenne d’investissement constitue un pont pour l’investissement entre les deux régions et un élément clé de la proposition de valeur de l’UE, en particulier dans le cadre de l’initiative Global Gateway

BEI Monde, notre branche spécialisée, est à mes yeux un instrument essentiel qui permet à l’Union européenne de promouvoir des partenariats dans le monde entier, non seulement avec des marchés évolués ou émergents, mais aussi avec des pays vulnérables. 

À la BEI, nous appuyons fermement l’initiative actualisée de Bridgetown, conduite par Mia Mottley, Première ministre de la Barbade. Nous mettons déjà en œuvre une partie des politiques préconisées, comme l’inclusion dans nos contrats de financement de clauses qui permettent de suspendre les paiements en cas de catastrophe climatique, et des durées de prêts plus longues couplées à des financements concessionnels. 

Je suis convaincu que, pour atteindre les ODD, un rôle et une responsabilité uniques reviennent aux banques publiques, comme la BEI et ses homologues financières internationales d’Amérique latine. Mais, pour cela, nous devons joindre le geste à la parole ! 

À la BEI, nous nous sommes engagés en ce sens. Nous avons déjà signé 16 contrats au titre de l’initiative Global Gateway dans la région, pour un montant total de 1,9 milliard d’euros. Et nous prévoyons de mobiliser 5,1 milliards d’euros supplémentaires dans les années à venir.

L’an dernier, près de 80 % de nos opérations dans la région portaient sur des projets d’atténuation des changements climatiques ou d’adaptation à leurs effets.

Actuellement, nous travaillons sur un certain nombre de projets passionnants, dont la plateforme de financement de l’hydrogène renouvelable au Chili, la nouvelle interconnexion électrique Pérou-Équateur, un programme visant à soutenir des investissements écologiques de petite dimension dans les Caraïbes, ainsi que des projets visant la sécurité de l’approvisionnement en eau dans la région.

La mobilisation de capitaux privés sera essentielle pour atteindre nos objectifs communs, et nous avons besoin de nouveaux modèles, comme l’initiative « Global Green Bonds » de l’Union européenne, pour attirer davantage d’investisseurs privés. Les occasions d’intensifier les investissements n’ont jamais été aussi nombreuses !

Mesdames et Messieurs, les « partenariats » doivent être fondés sur la confiance, le respect et la compréhension commune.

Je sais que nous pouvons insuffler une véritable vie à ce terme. Nous disposons des ressources, des compétences et de la détermination nécessaires. Et nous avons nos valeurs communes pour nous guider le long du chemin.

J’ai hâte de voir notre partenariat franchir une nouvelle étape à l’occasion du sommet Finance en commun qui se tiendra à Carthagène en septembre prochain.

J’espère sincèrement que vous serez nombreuses et nombreux à nous rejoindre afin de bâtir un avenir plus durable et plus prospère pour l’Europe, l’Amérique latine et les Caraïbes.

Je vous remercie pour votre attention.