Coup de pouce au secteur de l’eau dans la capitale de la Macédoine du Nord, signe que le développement va de pair avec l’intégration dans l’UE
Face aux changements climatiques, à la croissance rapide des populations urbaines et au manque de ressources, les villes doivent évoluer en permanence. Skopje, la capitale de la Macédoine du Nord, prend des mesures vigoureuses pour s’ériger en métropole européenne verte, fonctionnelle et contemporaine.
C’est notamment dans cette optique que la ville redouble d’efforts pour protéger l’environnement urbain grâce à la construction d’une station d’épuration des eaux usées qui apportera des services d’assainissement à plus d’un demi-million de personnes et réduira la pollution du Vardar, le plus long fleuve de Macédoine du Nord.
Pour soutenir ce projet, l’Union européenne a récemment mis à disposition une subvention de 70 millions d’euros au titre du Cadre d’investissement en faveur des Balkans occidentaux (CIBO), la plus importante que l’institution ait jamais allouée au pays dans le secteur de l’eau.
« La République de Macédoine du Nord a entamé des négociations avec l’Union européenne et intensifie ses activités à l’appui de cet objectif », a déclaré Fatmir Besimi, ministre des finances, lors de la cérémonie de signature de la subvention. « Les réformes visant à intégrer l’Europe et à mettre en œuvre les normes européennes dans la vie quotidienne passent à la vitesse supérieure. Nous poursuivons également d’importants projets d’infrastructure qui contribueront au développement global et à la croissance de l’économie. »
La signature par BEI Monde et par les autorités de Macédoine du Nord a eu lieu à Skopje à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau (le 22 mars) et en même temps que la première Conférence des Nations unies sur l’eau organisée depuis cinquante ans.
« Les habitants de Skopje bénéficieront enfin d’une station d’épuration des eaux usées, ce qui revêt une importance vitale pour l’environnement », a déclaré Bojan Maričić, vice-Premier ministre des Affaires européennes. « Cela confirme que l’intégration européenne est la meilleure formule pour poursuivre le développement du pays, et que l’adhésion à l’UE ne signifie pas seulement remplir les critères et respecter la législation, mais aussi recevoir une aide concrète pour le pays et ses citoyens. »
Une nouvelle installation pour traiter 90 % de l’eau
La subvention de l’UE accélérera considérablement la préparation et la mise en œuvre du projet, qui permettra de traiter 90 % de l’eau dans le pays. Le projet s’inscrit dans le cadre du plan économique et d’investissement pour les Balkans occidentaux de l’UE et de la stratégie « Global Gateway », ainsi que du programme en matière d’environnement pour les Balkans occidentaux.
« La voie de l’adhésion à l’Union européenne est un processus de transformation, et d’amélioration de la qualité et du niveau de vie », a expliqué David Geer, ambassadeur de l’UE en Macédoine du Nord. « Cette installation sera en mesure de traiter et d’assainir en toute sécurité les eaux usées produites par près d’un tiers de la population du pays. Elle contribuera à un avenir européen plus vert pour le pays. »
Dans sa phase préparatoire, le projet a déjà bénéficié de subventions d’assistance technique de la Banque européenne d’investissement, de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, du Cadre d’investissement en faveur des Balkans occidentaux et de l’État français, ce qui témoigne de l’engagement de l’Équipe Europe en Macédoine du Nord. Cette assistance vise à remédier aux contraintes de capacité des partenaires locaux et à renforcer leur aptitude à planifier, à exploiter et à entretenir des projets d’investissement.
Un meilleur accès à l’eau potable et aux services d’assainissement
La construction de la station d’épuration des eaux usées à Skopje est soutenue par un prêt de 68 millions d’euros signé par la BEI en 2019.
Dans les Balkans occidentaux, la BEI a prêté, à ce jour, près de 750 millions d’euros à l’appui d’infrastructures d’assainissement et d’approvisionnement en eau, améliorant ainsi l’accès à ces services. La banque de l’UE a contribué à la construction d’installations essentielles de distribution d’eau et de traitement des eaux usées, ainsi que d’infrastructures de protection contre les inondations.
« Nous sommes extrêmement fiers de pouvoir apporter ce type de soutien à la Macédoine du Nord en ces temps de crise prolongée et de grandes difficultés », a déclaré Lilyana Pavlova, vice-présidente de la BEI chargée des opérations dans la région.
Il s’agit du deuxième investissement qu’effectue BEI Monde dans ce secteur en moins de cinq mois. Il fait suite à un prêt de 50 millions d’euros signé en novembre 2022 pour la construction et la remise en état d’infrastructures d’approvisionnement en eau, de collecte et de traitement des eaux usées, ainsi qu’en faveur de mesures de protection d’urgence contre les inondations pour 80 communes de la Macédoine du Nord.
En tant que banque européenne du climat, la BEI finance chaque année des infrastructures hydriques à hauteur de 3 milliards d’euros en mettant l’accent sur la sécurité de l’approvisionnement en eau et l’adaptation aux changements climatiques. Environ 30 % des projets de la Banque dans le domaine de l’eau sont réalisés en dehors de l’Union européenne, souvent dans des pays parmi les plus pauvres du monde et les plus touchés par la sécheresse. En 2022, nous avons investi environ 2,17 milliards d’euros dans ce secteur, ce qui a amélioré l’assainissement et l’accès à l’eau potable, respectivement pour 10,8 millions et 25,4 millions de personnes.
Avantages pour la santé publique et renforcement de la résilience climatique
Les investissements dans la construction ou la modernisation de stations de traitement des eaux usées offrent un potentiel considérable de lutte contre les changements climatiques : ils contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en améliorant le traitement des eaux usées et la digestion des boues. La collecte et l’épuration des eaux usées constituent également un moyen essentiel de lutte contre les maladies diarrhéiques.
L’amélioration des infrastructures de collecte et de traitement des eaux usées permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant d’eaux usées non ou mal traitées, ainsi que de diminuer la consommation d’énergie ou d’intégrer des énergies renouvelables. Elle favorise aussi l’adaptation aux effets des changements climatiques en limitant l’exploitation des ressources naturelles, ce qui s’avère important pour les pays en situation de stress hydrique comme la Macédoine du Nord.