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L’Europe dans un monde bouleversé

À l’heure où le monde change, la Banque européenne d’investissement se prépare à basculer en 2025 en mettant l’accent sur l’intégration des marchés, la simplification des processus, le renforcement de la sécurité et la résilience

S’il y a bien un terme pour résumer 2024, c’est le mot « changement » : ce changement a touché plus de deux milliards de personnes dans le monde qui se sont rendues aux urnes. Il a profondément bouleversé l’ordre mondial qui façonnait le monde depuis 80 ans, conduisant à des tensions commerciales, à des conflits et à la guerre. 

L’économie est également bouleversée, avec une révolution énergétique qui bat son plein et le déploiement accéléré de l’intelligence artificielle, remettant en cause nos façons de travailler et de vivre. Des phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient sous l’effet du changement climatique et la transition écologique connaît une nouvelle phase avec des modèles économiques de plus en plus rentables et des technologies de rupture toujours plus nombreuses. 

Une grande partie de ce changement est déroutante, car ce que nous tenions pour acquis ne l’est plus. 

Au moment où nous nous apprêtons à basculer en 2025, nous, Européens, devons nous adapter à ce paysage bouleversé, réformer et simplifier ce qui n’est plus adapté, alléger la bureaucratie, soutenir les populations et les entreprises et travailler avec des partenaires à des solutions. 

C’est ce à quoi je m’emploie depuis qu’il y a un an j’ai pris la tête du Groupe Banque européenne d’investissement, l’une des principales institutions financières multilatérales au monde et bras financier de l’Union européenne avec un objectif clair: écouter et dialoguer. 

Je me suis rendue dans les capitales des 27 États membres de l’Europe pour discuter avec les ministres des finances et les chefs de gouvernement des grandes priorités pour l’Europe. J’y ai également rencontré les équipes du Groupe Banque européenne d’investissement et vu comment elles œuvrent à faire de l’Europe une réalité concrète sur le terrain à travers le millier de projets que la BEI finance chaque année.   

Des pompiers d’Athènes m’ont expliqué comment le financement par la BEI de drones de surveillance contribue à maitriser les incendies de forêt avant qu’ils ne deviennent incontrôlables. À Valence et à Dublin, j’ai pu voir comment l’accès à un logement social changeait radicalement la vie de ceux qui y accèdent. J’ai visité des réseaux de distribution d’eau  à Amsterdam, Varsovie et Copenhague, et discuté de l’installation de giga-usines de production de batteries pour véhicules électriques dans le nord de la France et des milliers d’emplois qualifiés qu’elles devraient créer. J’ai été impressionnée par l’ampleur des investissements en France dans les transports collectifs décarbonés dans des métropoles comme Nantes, qui s’équipe d’un tramway de nouvelle génération. J’ai rencontré de nombreux innovateurs qui, grâce aux prêts de la BEI, changent la vie des Européens. C’est le cas de la société Wandercraft en France, qui met au point des exosquelettes qui révolutionnent les déplacements de personnes à mobilité très limitée. 

Ce que j’ai vu et entendu m’a donné confiance dans l’avenir de l’Europe et dans notre capacité à relever ces défis de manière unie.  

Une nouvelle Commission européenne entame ce mois-ci son mandat en s’appuyant sur les récents rapports de personnalités parmi les plus respectés de notre continent, tels que Mario Draghi et Enrico Letta. Le Groupe BEI coopérera étroitement avec la Commission et, à travers ses investissements, mettra l’accent sur huit priorités essentielles, approuvées par nos actionnaires, les 27 États membres de l’UE. 

Lors de mon tour des capitales européennes, les dirigeants que j’ai rencontrés ont exprimé leurs attentes à l’égard du Groupe BEI. Ils nous exhortent à en faire plus dans ce que nous faisons de mieux : soutenir l’investissement et entraîner dans notre sillage les financements privés. Ils nous demandent de garder notre cap de banque du climat, d’investir davantage dans l’innovation et les technologies indispensables à notre compétitivité, dans la cohésion des territoires, le logement abordable, l’agriculture et l’eau, ainsi que de soutenir l’industrie européenne de la sécurité et de la défense. Tout cela est en cours et trois priorités se dégagent pour 2025. 

Premièrement, nous devons surmonter la fragmentation. Le temps est venu d’intégrer pleinement nos marchés et de mettre en place un cadre clair et incitatif qui permettra de canaliser les capitaux européens vers des investissements productifs. Nous devons aider les entreprises, les idées et les technologies nées dans l’UE à s’y développer et à y rester. 

Deuxièmement, il nous faut réussir à simplifier le fonctionnement de l’UE et réduire le fardeau administratif qui freine les investissements dans des projets améliorant concrètement la vie des citoyennes et citoyens. 

Troisièmement, nous devons accroître les financements destinés à notre sécurité et notre résilience et soutenir la productivité et la croissance en Europe. 

Ces priorités sont celles de la nouvelle Commission et bénéficient du soutien des États membres de l’UE. Elles feront office de boussole pour les travaux du Groupe BEI. 

L’Europe est à la croisée des chemins et les choix que nous ferons détermineront notre voix au sein du nouvel ordre mondial. Nous avons de bonnes raisons d’être confiants. Les démocraties sont robustes lorsqu’elles croient en leurs atouts. Les extrêmes, en revanche, se nourrissent de désespoir et de division. 

Quels que soient les vents contraires, il n’y a guère de motif de douter de la détermination de l’UE à construire un avenir plus sûr, plus prospère et plus durable. Défenseur indéfectible d’un monde meilleur, le Groupe BEI jouera un rôle stratégique dans cette entreprise collective en contribuant à améliorer les perspectives pour les générations futures.